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La Fedene, Amorce et le SER ont détaillé huit propositions pour atteindre 100 % de la chaleur consommée en 2050 d'origine renouvelable.

Création d'un fonds social, objectifs à fixer par bâtiment... les vœux des pros de la chaleur renouvelable

C'est lors de la semaine de la chaleur renouvelable qui se tenait à Paris ces 7 et 8 décembre que les défenseurs des EnR ont dévoilé leurs propositions pour donner plus de place à la chaleur renouvelable dans le paysage énergétique. Partant du postulat que la chaleur renouvelable est une composante centrale de la neutralité carbone en 2050, le Syndicat des énergies renouvelables, l'association Amorce et la Fedene pensent notamment que les objectifs doivent être revus à la hausse. " En atteignant 38 % de la chaleur consommée en France en 2030, nous n'arriverons jamais à faire que la chaleur renouvelable représente 100 % en 2050 " confie Jean-Louis Bal, président du SER. Les organisations proposent donc de fixer dès maintenant un objectif à 50 % en 2030 et de fixer des objectifs de chaleur renouvelable dans les bâtiments existants.

Autre proposition, réévaluer à la hausse l'enveloppe du Fonds Chaleur. " L'Ademe nous a informé que le budget 2022 était déjà dépensé " déclare Nicolas Garnier, délégué général de l'association Amorce. En dix ans, le Fonds Chaleur a représenté 2 Mds€, soit une moyenne de 200 M€ par an. Les organisations militent pour un montant trois fois supérieur afin de " rester en cohérence avec les objectifs de neutralité carbone nationaux. " La filière espère également que les pouvoirs publics faciliteront le cumul des CEE et du Fonds Chaleur.

Pour préserver le pouvoir d'achat des plus modestes, les organisations proposent de créer un fonds social pour le climat qui donnera droit à un chèque chaleur. " Aujourd'hui, le chèque énergie ne peut être utilisé que pour payer des factures de gaz ou d'électricité. Il faut absolument le faire évoluer pour sortir de ce prisme gaz / électricité " proteste Nicolas Garnier.

Quant à la montée en puissance de la thermodynamique, les organisations restent vigilantes. " Il peut rapidement y avoir un amalgame sur la pompe à chaleur. Elle n'a pas la même performance en fonction de l'endroit où elle est installée, entre Marseille et Dunkerque, explique Patrick Roger, président de la Fedene. Une PAC air / air peut être une bonne solution pour rafraîchir si, et seulement si elle est performante. D'autant qu'en milieu urbain, elles peuvent vite créer des îlots de chaleur. D'autres solutions, comme les réseaux de froid ou la géothermie restent très compétitives. "

Actuellement, sur les 1 562 TWh de consommation énergétique annuelle en France, 669 TWh sont consacrés à la consommation finale brute de chaleur, dont 153 TWh issus de la chaleur renouvelable. Parmi les énergies renouvelables utilisées, le bois-énergie représente 65 %, les PAC aérothermiques 22 %, la géothermie 5 %, les unités de valorisation de déchets 4 %, les gaz renouvelables 3 % et la chaleur solaire 1 %.