Frédéric Plan, délégué général de la fédération française des combustibles, carburants et chauffage annonce à Génie Climatique magazine étudier l'éventualité d'un recours au Conseil d'Etat, sur l’arrêté « coup de pouce chauffage », pièce maîtresse de l’édifice anti-fioul construit par le gouvernement.

Le gouvernement a déployé un lourd arsenal fiscal pour anéantir le fioul au plus vite. Traduit-il selon vous un choix idéologique ?Le marché du fioul domestique se contracte naturellement de 5% par an depuis 10 ans, il y  a donc un phénomène qui conduit tranquillement au retrait du fioul. Mais le gouvernement souhaite précipiter à tout prix ce mouvement et annonce la fin du fioul domestique pour dans 10 ans. Pour y arriver, il avait déjà lancé en avril 2018  un « coup de pouce économies d’énergie » qui ne visait que le fioul. Nous l’avons attaqué au Conseil d’État qui nous a rendu raison en début d’année. Le gouvernement a dans la foulée sorti un nouvel arrêté beaucoup plus puissant car il  augmente considérablement les primes et vise tous les ménages. Si cette fois-ci, il ne s’adresse pas uniquement aux ménages équipés de fioul mais également à ceux se chauffant au gaz et au charbon, ce qui prouve qu’on nous a écoutés, il présente tout de même l’anomalie de délaisser la part considérable de Français équipés de radiateurs électriques qui ne peuvent s’appuyer sur aucune aide. Autre souci majeur : il aide les ménages à installer une chaudière gaz mais pas une fioul, même très haute performance. Soit toutes les énergies fossiles sont bannies, soit aucune. Nous allons donc étudier l’opportunité d’un  déposer, avant fin février, un recours en référé au Conseil d’État pour rendre ce coup de pouce plus objectif et plus large contre ce nouveau coup de pouce en demandant qu’il soit qualifié d’urgent afin d’être traité au plus vite.Au-delà de cette action, vous invitez également le gouvernement à se pencher sur le verdissement possible du fioul.Effectivement, nous allons réaliser cette année des essais avec le Cetiat de manière à vérifier si l’introduction de 30% et 50% d’ester de colza dans le fioul nécessite de changer le bruleur ou non. Il y a là une voie qui nous semble indispensable d’explorer pour imaginer une sortie du fioul.Nous avons d’ores et déjà la ressource nécessaire et les unités de production pour introduire du jour au lendemain de l’ester de colza dans les 3 millions de chaudières fioul.Nous allons d’ailleurs également travailler à labéliser les chaudières fioul bio-compatibles afin que les ménages ne sentent pas piégés en installant une chaudière fioul.LIRE AUSSI Le gouvernement veut remplacer 600 000 chaudières fioul et gaz en 2 ans                     Guerre des offres à 1 € : Proxiserve contre-attaque                     Grand Débat du Génie Climatique : la fin du fioul dans dix ans, une utopie ?