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La commission européenne a récemment estimé que le trafic illégal de fluide « n’était pas d’une ampleur inquiétante », partagez-vous cet avis ?

Avec les autres producteurs de fluide réunis au sein de l’ EFCTC, nous avons étudié les flux d’exportation de la Chine vers l’Europe et les pays avoisinants. Dans les pays limitrophes nous constatons une augmentation significative des importations alors qu’il n’y a aucune raison à ce que les besoins en fluide y explosent.

Nous avons ainsi pu conclure que 20% des fluides frigorigènes importés en Europe ou dans un pays limitrophe étaient d’origine illégale.

Nous tombons sur un chiffre porche de l’estimation de l’Environnemental Investigation Agency, qui souligne également que 72% des acteurs interrogés disent s’être vus proposer des réfrigérants logés dans des cylindres non retournables, ce qui est interdit en Europe…

Comment freiner ce marché illégal ?

Les acteurs du génie climatique, industriels inclus, doivent avoir pleinement conscience des risques qui peuvent découler de l’usage de fluides dont ils ne connaissent pas l’origine. Les installateurs courent le risque de voir le compresseur tomber en panne ou bruler, problème récurrent au Moyen-Orient où la traçabilité des fluides est un problème de longue date. 

Il peut également y avoir des conséquences sur le plan pénal lorsque, sans le savoir, des fluides importe de façon illégale sont utilisés ou des risques pour la sécurité des personnes lie à la composition inconnue des fluides fournit qui pourraient être inflammables ou toxique, là où ils ne devraient pas… 

Mais comment savoir qu’on est face à un fluide illégal ?

L’idéal est d’exiger des garanties de la part du distributeur de réfrigérants et notamment de demander à voir le certificat d’analyse ou une preuve que le produit est importé de manière légale. Mais, avant même cela, il y a déjà quelques reflexes simples à avoir :

- si le prix est trop beau pour être vrai, c’est louche ;

- si le distributeur n’est pas réputé, il faut se méfier ;

- si vous êtes livré dans des cylindres non retournables, il y a un problème car ces derniers sont  interdits en Europe ;

- si le cylindre est retournable, il faut exiger de connaître le système en place pour le retourner.

Trafic de fluide à part, le R32 prend une place de plus en plus importante sur le marché, est-il, selon-vous, le successeur du R410A ?

Même si les équipements de petite puissance se tournent vers le R32, l’industrie n’a pas encore définit ce qu’elle considérait être la meilleure alternative au R410A. Chaque équipementier doit faire son analyse de risque et il existe aujourd’hui d’autre produit légèrement inflammable (A2L) qui peuvent être plus attractives. Nous proposons par exemple un fluide R-455A (A2L) au GWP inferieur à 150. Et nous travaillons également sur un fluide alternatif au R410A non inflammable au GWP inferieur a  400 Les tests théoriques de performance ont montré que ce fluide baptisé HDR147 pourrait avoir une capacité inférieure de 7% au R410A et une efficacité supérieure de 2%.

Le R32 dont le GWP est tout de même de 675, risque de ne pas suffire pour satisfaire les quotas imposés par la F-Gas. Il faudra donc certainement assez rapidement d’autres fluides au GWP plus bas.