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En prenant en considération le marché français dans son ensemble, France métropolitaine et DOM, la surface installée des capteurs solaires thermiques est en nette augmentation. Selon Observ’ER, ces volumes ont augmenté de 27,4 % durant l’année 2018 pour atteindre 156 122 m2 mais cette dynamique n’est cependant pas commune à l’ensemble des segments du marché.

" Le principal élément moteur provient des très bons résultats du marchés des DOM, en particulier de Guadeloupe où, selon l’Observatoire régionale de l’énergie et du climat, 18 000 chauffe-eau solaires (CES) ont été installés en 2018 (7 000 en 2017), et celui de la Réunion où, selon l’Observatoire régional Horizon Réunion, 9 682 chauffe-eau solaires ont été installés (7 920 en 2017), hors installations collectives. La forte croissance en Guadeloupe s’explique par la mise en place des CEE (certificats d’économie d’énergie) précarité, qui fait émerger une offre à 1 euro pour l’installation d’un CES et l’isolation thermique de la toiture pour les particuliers aux revenus les plus modestes ".

" La Réunion bénéficie quant à elle du succès du programme Agir Plus d’EDF (cumulable avec le crédit d’impôt), dont la prime a doublé en 2017 passant de 600 à 1 200 € pour les ballons d’eau chaude de 300 litres et de 300 à 600 € pour les capacités inférieures, le tout renforcé par une communication active de l’électricien français (campagnes publicitaires, spots radio). Dans le cadre du dispositif Éco-solidaire, l’île de la Réunion finance également les chauffe-eau solaires des ménages en situation de précarité énergétique avec un niveau d’aide permettant de couvrir les coûts d’installation. Dans son ensemble, le marché des DOM se rapproche du seuil des 100 000 m2 en 2018 (95 418 m2) en croissance de 52,6 % par rapport à 2017 ".

Avenir en XXL en métropole

" De son côté, le marché métropolitain (France continentale et Corse) a augmenté de 7,3 % en 2018 pour atteindre 60 715 m2 (inclus 5 500 m2 de capteurs non vitrés). Cette croissance provient d’un surcroît d’activité dans le collectif (hors piscines) qui porte ce segment à 35 204 m2 en 2018 (+ 35,9 % par rapport à 2017) dont environ 30 000 m2 destinés aux immeubles d’habitation collectifs ou aux bâtiments tertiaires et 5 204 m2 destinés à la production de chaleur industrielle. La progression dans le collectif est en bonne partie liée à la mise en service de projets lauréats des Appels à projets de l’Ademe portant sur les grandes installations solaires thermiques (réseau de chaleur, chaleur industrielle). Ainsi, 2018 a vu l’équipement du site agroalimentaire de Melville (1 172 m2 de capteurs) et de la papeterie de Condat (4 032 m2) ".

" Via ce mécanisme des appels à projets, le secteur des grandes installations va être amené à se développer avec cinq autres projets lauréats en attente de réalisation (pour un total de 38 714 m2) : trois dans le secteur agroalimentaire dont le site des Malteries franco-suisses (15 600 m2), Lactosol (15 317 m2) et la Fromagerie des Chaumes (2 511 m2) ainsi que deux réseaux de chaleur solaires (Narbonne avec 2 872 m2 et Pons 2 414 m2) ".

Cesi et ssc à l’ombre du CET

" En revanche, la situation du segment de marché de l’individuel (chauffe-eau solaire individuel et systèmes combinés) en France métropolitaine reste très difficile et s’apparente désormais à un marché de niche. Les chiffres pour 2018 font état de 20 000 m2 contre 25 365 m2 en 2017, soit une nouvelle baisse de 21,2 %, c’est-à-dire la dixième consécutive. Le Cesi ne parvient pas à s’implanter dans la maison neuve, fortement concurrencé économiquement par l’eau chaude thermodynamique (CET ou pompe à chaleur double service) et par le photovoltaïque, technologie également mieux adaptée aux exigences de la réglementation thermique 2012 ".