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La perte de vitesse des réseaux de chaleur et de froid inquiète. Alors qu'ils deviennent un vecteur reconnu de la décarbonation, ayant passé la part d'énergies renouvelables utilisées de 27 % à 57,1 % en dix ans, ces modes de chauffage, et de rafraîchissement, pâtissent d'un retard de développement par rapport aux objectifs de 2023 fixés par la PPE.

"Actuellement, on note une hausse annuelle du taux de verdissement des réseaux de 0,4 TWh, alors qu'elle devrait être au moins de 2 TWh / an si nous voulons atteindre les objectifs de 41 TWh dont 24,4 TWh fournis par les EnR en 2023" souligne Thierry Franck de Préaumont, président du SNCU. En cause, selon celui qui est aussi PDG d'Idex, des volontés politiques jusqu'alors peu incitantes et un manque de reconnaissance quant à l'intérêt financier, technique et environnemental de ces réseaux.

Le syndicat se veut tout de même optimiste pour l'avenir, depuis l'annonce des 25 mesures ministérielles en faveur des réseaux de chaleur et de froid en France début octobre. "Ces mesures, couplées à la hausse du Fonds Chaleur de 350 millions d'euros en 2020, vont permettre de rétablir l'attractivité et la compétitivité des réseaux" espère Thierry Franck de Préaumont. Le président du SNCU reste néanmoins réaliste. "Concrétiser un projet de réseau de chaleur ou de froid prend jusqu'à quatre ans, il faudra donc être patient avant de voir les chiffres s'envoler. D'autant que les élections municipales risquent de mettre un frein à certaines ambitions, les créations ou extensions de réseaux étant le plus souvent soutenues par les collectivités locales."

Fin 2018, on comptait en France 781 réseaux de chaleur et 23 réseaux de froid, soit 40 116 bâtiments raccordés, ou 2,42 millions d'équivalents logements.