Le fabricant d'échangeurs thermiques pour chaudières gaz basé à Morlaix dans le Finistère craint une réduction des ventes de plus de 17 % suite à la volonté du gouvernement de supprimer le chauffage au gaz dans le neuf.

Le projet d'extension de l'usine Sermeta à Morlaix (29) ne verra peut-être pas le jour en 2021. Son PDG, Jo Le Mer, a préféré tout suspendre depuis les annonces du ministère de la Transition écologique quant à la RE2020, et la décision de supprimer le chauffage exclusif au gaz des constructions neuves.

Interrogé dans Le Télégramme, l'industriel confie sa crainte sur la baisse de ces ventes. " Aujourd’hui, on estime que nous vendons entre 220 000 et 240 000 échangeurs dans des chaudières installées en France. La décision de couper le gaz dans les constructions neuves demain, c’est à peu près 50 000 échangeurs en moins par an, soit 17 % de notre activité. "

Un avenir breton à l'hydrogène

Si l'agrandissement de son usine est donc pour l'instant en stand-by, le chef d'entreprise ne se laisse pas abattre pour autant, et imagine déjà l'avenir en misant sur l'hydrogène. « Aujourd’hui, à Sermeta, nous travaillons sur des échangeurs à condensation avec des brûleurs à hydrogène. Demain, on pourra - comme les pays qui nous entourent le prévoient - mélanger un pourcentage progressif d’hydrogène dans le gaz naturel. On peut donc imaginer que le gaz émettra de moins en moins de CO2. Rappelons que la France a voté un budget de sept milliards d’euros pour le développement de l’hydrogène ! ». Reste à voir si ce " demain " ne tardera pas trop à arriver.