Bernard Aulagne, président de Coénove, a détaillé les propositions de la filière gaz pour l'élection présidentielle à venir.

" La décarbonation des bâtiments ne doit pas être synonyme d'électrification "

À moins de deux mois du premier tour de l'élection présidentielle, Coénove a voulu prendre part au débat. L'association qui rassemble tous les acteurs de la filière gaz dans le Bâtiment a présenté ce jeudi 17 février son programme pour le prochain quinquennat, un programme s’appuyant sur un mix énergétique " pluriel et équilibré conciliant faisabilité technologique, coûts maîtrisés et résilience renforcée face aux risques entravant la transition énergétique ".

Mais pour Bernard Aulagne, président de Coénove, " réduire la politique énergétique de la France au seul enjeu du mix électrique va nous conduire tôt ou tard inévitablement dans une impasse. Un des enjeux des années qui viennent sera la capacité de stockabilité des différentes énergies pour faire face aux pics. " Le défenseur de l'énergie gaz a notamment rappelé que l'électricité ne suffisait pas à couvrir les pointes hivernales. " La pointe de puissance à 8h00 sur la période du 1er avril 2017 au 31 mars 2018 a été couverte à 33 % par l’électricité et 37 % par le gaz " rappelle-t-il. De quoi prouver l'importance d'un mix énergétique.

Gaz verts à 100 % dans les foyers en 2050

Oui, mais comment le décarboner ? Pour Coénove, il suffit de miser sur les gaz renouvelables. " À horizon 2050, les gisements sont estimés à 420 TWh, ce qui permettra largement de couvrir les besoins estimés à 320 TWh pour toutes les consommations de gaz, entre le Bâtiment, la mobilité et l'industrie " argumente Bernard Aulagne. D'ailleurs, dans son scénario 2050, l'association estime qu'il y aura autant de logements chauffés au gaz qu'actuellement, soit 11,7 millions de foyers, avec un découpage toutefois différent. 6,5 millions de foyers seraient équipés d'une chaudière gaz THPE, 4 millions d’une PAC hybride et 1,2 million d’une PAC gaz, remplaçant donc à la fois le parc de chaufières gaz standard mais également celui de chaudières fioul. Et Bernard Aulagne de concéder " avec l'augmentation du parc d’ici 2050, la part de marché gaz dans le stock va passer de 33 à 28 %. Nous acceptons dans notre scénario le développement plutôt majeur de l’électricité, mais avec une part non négligeable de gaz renouvelables. "

D'ailleurs, l'un des axes pour le prochain quinquennat que propose Coénove réside dans la reconnaissance des gaz renouvelables dans les réglementations pour atteindre la neutralité carbone. " L'absence de reconnaissance du biométhane dans la RE2020 reste incompréhensible " confie Bernard Aulagne. Coénove espère également que le prochain locataire de l'Élysée favorisera le développement des gaz renouvelables, avec notamment la méthanisation, " une filière d’excellence qui est déjà entrée pleinement dans l’ère du renouvelable " selon l'association.