© Respire - Association nationale pour l'amélioration de la qualité de l'air
L’association Respire, association nationale pour l’amélioration de la qualité de l’air, a présenté une nouvelle étude sur la pollution de l’air dans les écoles. Et le résultat est sans appel : une grande majorité des 12 000 établissements scolaires de la région Île-de-France dépassent les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur les particules fines (PM2,5) et le dioxyde d’azote (NO2).

Pollution de l’air : les écoles franciliennes au-dessus des recommandations

C’est suite à la révision des recommandations de l’OMS que l’association Respire a réédité son inventaire des établissements scolaires exposes à la pollution de l’air en Ile-de-France de 2019. Cette nouvelle édition analyse les niveaux de particules fines (PM2.5) et de dioxyde d’azote (NO2), deux polluants particulièrement dangereux pour la santé, dans 12 000 établissements franciliens entre 2013 et 2019. Des chiffres comparés aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé.

Résultat, malgré une amélioration des niveaux de pollution sur l’ensemble des polluants, en 2019, 100 % des établissements dépassaient les recommandations en matière de particules fines et 93 % pour le dioxyde d’azote. Un bon point cependant avec l’amélioration des chiffres en six ans concernant la pollution aux particules PM10, le nombre d’établissements passés en dessous des seuils de l’OMS de 2005 étant multiplié par six.

L’étude montre par railleur des disparités territoriales de plus en plus importante entre Paris et sa petite couronne et la périphérie. Plus on s’éloigne de la Capitale et moins les niveaux de pollution sont importants. Si l’on prend exemple le dioxyde d’azote , en 2019, 1 % des établissements de la grande couronne dépassaient d’au moins quatre fois la recommandation de l’OMS, contre 3 % pour la petite couronne et 16 % pour Paris.

« L’urgence sanitaire est réelle, a déclaré Tony Renucci, directeur général de Respire. Les décideurs politiques doivent donner un cap politique clair pour diminuer drastiquement les plus grosses sources d’émission – voiture thermique et chauffage au bois », rappelant que l’élection présidentielle à venir était l’opportunité pour y parvenir.

Face à ce constat, Respire a formulé cinq recommandations :

– Établir un plan d’actions national pour l’amélioration de la qualité de l’air dans et aux abords des établissements scolaires avec notamment des financements de dispositifs de renouvellement de l’air, lancement d’appels à initiatives pour généraliser les rues scolaires sur tous les territoires, mise en place d’une surveillance dédiée ou encore réfection des bâtiments scolaires.

– Réduire le trafic routier aux abords des établissements scolaires, passant par des aménagements de piétonisation et de rues aux écoles et l’intensification de la zone à faible émission (ZFE) et la création de zones à trafic limité (ZTL)

– Renforcer les politiques de réduction des émissions de PM2,5 liées au chauffage urbain (cheminées), aux activités agricoles et industrielles. En ligne de mire notamment, le chauffage au bois, utilisé par 800 000 ménages en Île-de-France et très émetteur de particules fines.

– Généraliser l’installation et l’usage des capteurs de CO2 et des purificateurs d’air dans les salles de classes afin de favoriser le renouvellement de l’air.

– Mettre en place un réseau national citoyen de surveillance de la qualité de l’air à travers des micro-capteurs à l’intérieur et à l’extérieur des écoles.