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Cathy Apourceau-Poly, sénatrice du Pas-de-Calais, a attiré l’attention de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, sur les tensions actuelles sur le marché du pellet. Elle lui a adressé une question écrite, parue au Journal Officiel le 8 septembre et a obtenu une réponse le 22 septembre.

Après avoir adressé un courrier à Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, à propos de l’augmentation qui touche le pellet, la sénatrice du Pas-de-Calais, Cathy Apourceau-Poly, l’a à nouveau interpellée sous la forme d’une question écrite, publiée au Journal Officiel le 8 septembre 2022. La sénatrice attire l’attention de la ministre sur la pénurie et la hausse des prix du pellet. Elle rappelle qu’en un an, le prix de la tonne de granulé a doublé et « qu’il y a une menace de pénurie pour cet hiver ». « L’interdiction d’installation de chaudières au fioul ou au charbon, à compter du 1er juillet 2022, et les aides distribuées pour accompagner les gens dans une reconversion au chauffage au bois, ont fait grimper de près de moitié la vente de poêles à granulé. Si on peut s’en réjouir d’un point de vue environnemental, force est de constater que la production française de pellets, pourtant en plein essor, ne réussit pas à couvrir la demande. Ajoutez à cela l’arrêt des importations de bois de Russie, de Biélorussie et d’Ukraine, et la pénurie menace pour cet hiver. Enfin, on ne peut écarter un phénomène "d’aubaine", pour ne pas dire de spéculation, qui amènerait certains producteurs à profiter de cette situation pour accentuer l’augmentation des prix. Le Gouvernement a pris un certain nombre de mesures pour limiter la hausse des prix du gaz et des carburants. Ne serait-il pas judicieux d’encadrer également le prix des pellets ? », a écrit Cathy Apourceau-Poly.

« Pas de risque de tensions d’approvisionnement à court terme »

Dans sa réponse, le 22 septembre 2022, le ministère de la Transition écologique rappelle que « nous faisons actuellement face à la plus grave crise énergétique depuis les chocs pétroliers de 1970 en raison du conflit ukrainien ». Il assure suivre « avec vigilance la situation en lien étroit avec la filière de granulés » et « qu’il n’y a à ce jour pas de risque de tensions d’approvisionnement à court terme ». « Les producteurs et distributeurs de granulés travaillent actuellement à assurer l’approvisionnement en granulés des consommateurs français cet hiver, dans un contexte où le marché européen ne peut plus compter sur les importations de granulés en provenance de Russie, de Biélorussie et d’Ukraine », indique le gouvernement. Par ailleurs, il précise qu’il est « primordial que les consommateurs ne stockent pas plus de granulés que nécessaire pour leurs besoins de chauffage cet hiver et fassent preuve de sobriété énergétique ». Il rappelle aussi que des mesures ont été prises dans le cadre du plan d’investissement France 2030 afin d’augmenter les capacités de séchage des produits bois et donc de production de granulés. Un appel à projet Bois chaleur industrie agriculture et tertiaire (BCIAT) a été lancé et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a contribué au financement de 14 chaufferies liées à la fabrication de granulés pour une puissance de 148 MW, soit une production annuelle de granulés estimée à 850 000 tonnes. « Les projets en fonctionnement représentent une production annuelle de granulés d’environ 300 000 tonnes. Parmi les projets en cours de réalisation, ceux dont la mise en service est prévue d’ici fin 2023 pourraient augmenter la production annuelle de granulés de 360 000 tonnes », assure le gouvernement. Par ailleurs, dans le cadre de l’appel à projets Biomasse chaleur pour l’industrie du bois (BCIB), qui vise à alimenter en chaleur des industries du bois manufacturières, 5 projets comportant de la fabrication de granulés ont été analysés. « S’ils étaient tous retenus, ces projets pourraient produire, d’ici 3 à 4 ans, de l’ordre de 400 000 tonnes de granulés par an », souligne le gouvernement. Le ministère de la transition énergétique et l’Ademe indiquent également qu’ils étudient actuellement l’opportunité de renouveler cet appel à projet, afin d’accélérer encore davantage le développement de ces biocombustibles de qualité.