Au lendemain de l'annonce d'Emmanuel Macron, les artisans doivent s'organiser pour ne pas souffrir d'un ralentisssement de l'activité.

Le téléphone pourrait se faire plus silencieux dans les prochains jours chez les chauffagistes, et la gestion des équipes plus compliquée. "Nous avons eu quelques rendez-vous annulés ces derniers jours, témoigne Johanna Tamietti-Richert, gérante d'une entreprise d'installation et de maintenance dans les Alpes-Maritimes. Beaucoup de nos clients sont âgés, ils ne veulent prendre aucun risque."

La patronne s'inquiète désormais sur l'organisation en interne. "Les ouvriers ne sont pas trop inquiets, mais mon assistante, qui est asthmatique, me demande du télétravail. C'est compliqué pour une structure comme la nôtre. Elle a besoin de classeurs pour travailler, le débit Internet n'est pas suffisant pour des connexions à distance... Bref, je risque de devoir la mettre en arrêt." Johanna redoute du coût que cette situation pourra avoir sur son entreprise. "Même si le Président dit « quoi qu’il en coûte... », qui va payer ? Il n'y aura pas de jour de carence, d'accord, mais de combien sera l'indemnisation de la sécurité sociale ? Les entreprises vont devoir faire du complément de salaire. Et pendant ce temps-là, le boulot n’est pas fait..."

Dans l'Est de la France, Thomas Becker confie quant à lui "une panique qui s'installe depuis quelques jours". Le chauffagiste craint cependant beaucoup plus pour les semaines à venir, notamment dès lundi, et la fermeture des établissements scolaires, autre paramètre qui risque de ralentir l'activité. D'ailleurs, bonne nouvelle tout de même, pour les parents qui n'auraient pas d'autre possibilité pour la garde de leurs enfants que celle d'être placés en arrêt de travail, une prise en charge exceptionnelle d'indemnités journalières par l'Assurance Maladie vient donc d'être mise en place.

Elle concerne les parents d'enfants de moins de 16 ans au jour du début de l'arrêt sont concernés par le dispositif (18 ans pour les enfants en situation de handicap). Un seul parent (ou détenteur de l'autorité parentale) peut se voir délivrer un arrêt de travail. À cet égard, le salarié doit fournir à son employeur une attestation sur l'honneur certifiant qu'il est le seul à demander un arrêt de travail dans ce cadre. L'arrêt de travail peut être partagé entre les parents. Il est possible de le fractionner en remplissant une demande pour chacune des périodes d'arrêt. L'entreprise ne doit pas être en situation de mettre, sur cette période, l'employé concerné en télétravail, l'arrêt de travail doit être la seule solution possible.

Pour déclarer ce maintien à domicile à cause du coronavirus, vous pouvez cliquer ici.