Alors que plusieurs salons internationaux ont décidé de reporter leur édition 2020, Frédéric Escoffier, directeur du salon, fait le point sur le SIFA à cinq mois de sa tenue en terres lyonnaises.

À l’heure où les salons étrangers comme Chillventa ou la Mostra reportent leurs éditions 2020, qu’en est-il du Sifa ?

Afin de porter un regard objectif sur la question, il est essentiel de prendre en compte un élément très différenciant. Le Sifa, qui s’est imposé comme le salon de la profession en France, reste avant tout un évènement national, tant par sa typologie de visiteurs que par ses exposants. En effet, plus de 85 % de nos visiteurs et exposants proviennent de l’hexagone. Et si nous pouvons être fiers d’être comparé à ces évènements internationaux, il convient de rester mesuré. Les grands salons que sont Chillventa et la Mostra reçoivent plus de 35 000 visiteurs (contre 4 000 environ pour le Sifa) et rassemblent 10 fois plus d’exposants que nous. Nos problématiques ne sont donc vraiment pas les mêmes.

Le Sifa aura donc bien lieu ?

Même s’il reste du chemin à faire en France, depuis la fin du confinement les voyants passent au vert les uns après les autres. Le secteur de l’événementiel connaît la même évolution et nous suivons de près l’adaptation progressive des prescriptions des pouvoirs publics et de nos organisations professionnelles.

Même si des salons internationaux comme Chillventa et la Mostra sont reportés, il convient de souligner qu’au contraire le CFIA aura bien lieu à Rennes fin septembre. Le Sial est maintenu à Paris en octobre. Même chose pour EquipHotel en novembre. Bref, tout en restant attentifs, nous sommes confiants et optimistes : à ce jour nous pouvons affirmer que le Sifa aura bien lieu du 24 au 26 novembre à Lyon.

Quels sont vos points de vigilance dans ce contexte particulier ?

La seule chose qui nous intéresse est d’être en mesure de recevoir la profession dans les meilleures conditions. Ces conditions sont au nombre de deux. Tout d’abord, il convient de garantir une sécurité sanitaire optimale pour tous. Le monde de l’événementiel et des salons s’est adapté et progresse chaque jour dans ce domaine. Nous serons prêts en novembre et respecterons les réglementations qui seront alors en vigueur.

Par ailleurs, nous devrons également assurer la tenue d’un salon de qualité à nos exposants et visiteurs. Et sur ce point nous sommes confiants. Côté exposants, la diversité et la représentativité de ceux déjà inscrits sont au rendez-vous. Quant au programme de conférences, il vient d’être finalisé et reflète parfaitement les très fortes évolutions en cours.

Tous les ingrédients sont donc là pour que la profession témoigne à nouveau de son fort attachement au Sifa. Et puis, au-delà des attentes en matière d’actualité et d’innovation, le froid c’est une famille, voire pour certains, un « village gaulois ». Ne pas être au Sifa cette année, ce serait comme ne pas venir au repas de noël, ou zapper le banquet de sangliers, pour les amateurs d’Astérix et d’Obélix !  

Côté exposants, l’engouement est-il le même malgré la situation sanitaire ?

Nul doute que les exposants connaissent l‘importance d’être au Sifa et ils ont envie d’y participer.

Pour l’instant, nous sommes à 70 % de remplissage ce qui est  légèrement en deçà des éditions précédentes. C’est normal au vu de la situation et nous ne sommes pas inquiets. Depuis le début du mois de juin, nous observons des signes encourageants : les inscriptions, à l’arrêt durant la période de confinement, reprennent. Et ceux qui s’interrogent encore doivent être assurés que nous n’avons aucun intérêt à organiser un salon dans des conditions qui ne seraient pas optimales, tant en termes de sécurité que de visitorat. Si nécessaire, nous prendrons nos responsabilités.

Mais si nous entendons quelques doutes chez certains, plus que jamais il nous tient à cœur de participer à la reprise économique tant attendue, en jouant à plein notre rôle d’animateur de la communauté du froid, de vecteur puissant d’échanges commerciaux et techniques. Cette reprise ne se fera pas seul, chacun dans son coin « en attendant que cela passe ». L’année 2020 sera certainement compliquée et la mobilisation de la profession, à travers le Sifa, jouera son rôle pour y faire face.

Comment allez-vous mobiliser les visiteurs ?

Le Sifa sera très certainement l’unique occasion pour la profession de se retrouver cette année. Or la combinaison de l’impact de la situation sanitaire sur l’activité et les fortes évolutions techniques et réglementaires en cours rend plus que jamais les échanges nécessaires. C’est bien le cœur de la vocation du Sifa que de favoriser ces échanges, la mise en valeur de l’innovation et le décryptage de l’information.

C’est pourquoi les professionnels impliqués du métier seront présents. D’ailleurs, le Snefcca y tiendra son assemblée générale et son Président Jean-Luc Carré, qui a participé au comité de pilotage en charge de bâtir un programme de conférence très ambitieux, entend mettre tout le poids du syndicat pour que ce rassemblement participe à la relance du secteur. Adel Mosati d’Auchan Retail, Jean-Michel Benlalou des Mousquetaires, Dominique Richard d’Engie Solutions ont également contribué à ce comité. À travers leur participation, ces utilisateurs finaux de froid et frigoristes ont réaffirmé leur volonté de mobiliser leur réseau pour avoir l’opportunité d’échanger avec leurs fournisseurs et partenaires.

Enfin, ne négligeons pas que cette édition va se dérouler à Lyon, la capitale du Froid.

Autant de signaux qui nous laissent penser que derrière les doutes de quelques-uns, cette cuvée du Sifa 2020 sera exceptionnelle.