Selon un sondage réalisé par FioulReduc et Hellio, 4 Français sur 10 chauffés au fioul veulent le rester, et ce malgré l'interdiction imminente d'installer un nouvel équipement de chauffage au fioul à moins qu'il fonctionne au F30.

Les Français encore sous le charme du chauffage au fioul

Le chauffage au fioul n'est pas mort. Alors que dès le 1er juillet 2022 entrera en vigueur l'interdiction d'installer une nouvelle chaudière fioul si elle ne respecte pas des critères d'émissions de carbone ne laissant passer que le biofioul chargé à 30 % d'EMAG de colza, les Français ne semblent pas tous prêts à abandonner ce mode de chauffage. Hellio, spécialiste des CEE et des travaux de rénovation énergétique, et FioulReduc, site Internet indépendant de vente de fioul, ont interrogé en ligne 1 114 consommateurs de fioul entre le 20 avril et le 12 mai 2022 pour savoir comment ils se préparaient à cette future interdiction.

Le confort et la fiabilité du fioul appréciés

Si on dresse les pours et les contres du chauffage au fioul, les consommateurs apprécient toujours cette solution avant tout pour son confort de chauffe (38 %), sa simplicité dans la gestion au quotidien (30 %) et sa fiabilité (21 %). En revanche, dans la colonne des contres, on retrouve très vite le prix variable du fioul, jugé par plus d'un répondant sur trois comme le principal inconvénient. Son coût annuel arrive d'ailleurs cette année en deuxième position des inconvénients avec 26 % des répondants contre 18 % en 2021.

Pourtant, les consommateurs de fioul domestique semblent avoir adopté une logique leur permettant d'être moins impactés par cette hausse des prix. « Le prix du fioul a augmenté de 78 % en 1 an, sans compter une augmentation sans précédent de 135 % pendant 1 mois due à la crise en Ukraine. Les dépenses des Français chauffés au fioul n'ont augmenté que de 5 % sur un an. Plusieurs éléments peuvent expliquer cette différence : d'une part certaines personnes se sont restreintes sur leur chauffage, en remplissant leur cuve au minimum à chaque fois ; d'autre part, selon la date de leur dernier approvisionnement, ils ont pu répartir un peu le surcoût. Il est fort probable que la hausse de coût se fasse davantage ressentir l'année prochaine, si les prix ne baissent pas d'ici là », a analysé Maëlle Ricard, directrice des opérations chez FioulReduc.

1 ménage sur 5 brûle pour le biofioul

Quant à savoir comment ces Français chauffés au fioul perçoivent l'interdiction approchant d'installer une nouvelle chaudière fioul qui ne respecterait pas le seuil maximal d'émission de 300gCO2eq/KWh, ils sont encore 40 % à déclarer que cette interdiction ne va pas les pousser à changer d'énergie dans les cinq années à venir, une proportion en léger recul par rapport à 2021 (47 %). Un Français sur cinq envisage cependant de changer le brûleur de sa chaudière pour la rendre compatible au biofioul quand un ménage sur six pense ne rien changer. Seulement 2 % des répondants souhaitent installer une nouvelle chaudière fioul avant l'interdiction.

Nouvelles idylles en vue

Et si le Fioulexit est depuis plusieurs années enclenché par le gouvernement, il n'est pas si probant chez les consommateurs de fioul domestique, même si une légère évolution se fait ressentir. D'après l'étude, 17 % des répondants envisagent de changer leur chaudière fioul pour passer à une autre énergie, ils étaient 15 % en 2021. Ils souhaitent d'ailleurs le faire rapidement, dans l'année pour plus de la moitié d'entre eux.

La pompe à chaleur reste le mode de chauffage dans le coeur de plus d'un répondant sur deux (51 %), devant la chaudière à granulés de bois (35 %). En revanche, la chaudière gaz n'obtient plus que 4 % des suffrages contre 12 % en 2021. Selon Hellio, " la baisse des aides pour son installation (Coup de pouce supprimé le 1er juillet 2021 et suppression de MaPrimeRénov' à venir à partir du 1er janvier 2023) et le conflit russo-ukrainien ont certainement joué dans le choix des réponses ". À noter enfin que la chaudière hybride, combinant un système de pompe à chaleur et une chaudière fioul, est désormais citée comme une autre alternative possible par 6 % des répondants.

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