
Qualit'EnR dessine le portrait-robot de l'éco-délinquant
Parce que le milieu du génie climatique est florissant ces dernières années à travers le marché de la rénovation énergétique, il attire, à défaut de nouvelles recrues pour répondre à la demande sur le terrain, des profils plus profiteurs de la situation. Ces fameux éco-déliquants, dont on se passerait bien pour éviter d'être confronté à des devis aberrants et des malfaçons chez les clients, semblent difficiles à arrêter. Pourtant, s'ils se fondent aisément dans le décor, ils pourraient être trahis par certains de leurs faits.
C'est à travers le suivi des réclamations de clients après des chantiers de rénovation énergétique de leur système de chauffage, de production d'ECS ou encore de ventilation que l'organisme de qualification Qualit'EnR a tenté de tirer le portrait de cet éco-délinquant. Après plusieurs années de collecte de données sur les manières de faire de ces margoulins, l'organisme a décelé plusieurs points communs entre tous ces dossiers.
Premier élément qui pourrait mettre la puce à l'oreille aux clients, l'éco-délinquant a a une posture commerciale et a pour objectif de faire signer un bon de commande comprenant souvent un renoncement au délai de rétractation légal. Il démarche également par téléphone le plus souvent, alors que la loi l'interdit depuis juillet 2020. Il ne fait pas le tour de l’installation pour une évaluation technique et propose un crédit de façon quasi-systématique.
Avant de signer, Qualit'EnR distille donc quelques conseils aux particuliers :
- Vérifier que l’installateur est qualifié RGE sur France Rénov’ ou auprès de l’organisme de qualification ;
- Fuir le démarchage direct, les discours trop commerciaux axés sur le chiffrage et la rentabilité de l’installation, les signatures de contrat précipitées ou lors de foires et se méfier des opérations spéciales ;
- Vérifier que vous signez un « devis » et non un « bon de commande » et demander si l’entreprise réalise ou sous-traite les travaux ;
- Regarder la durée du chantier : une PAC s’installe entre 1 et 3 jours, pas moins
- Faire réaliser 3 devis minimum avant d’opter pour un installateur, des devis descriptifs détaillés et complets de la prestation, distinguant a minima les postes « fourniture des équipements » et « main d’œuvre ».
De même, une fois le chantier débuté, l'organisme soumet aux clients des points de vigilance :
- Demander une facture descriptive détaillée (distinguant a minima les postes « fourniture des équipements » et « main d’œuvre ») et complète de la prestation, conforme au devis (avec désignation précise des matériels installés et références exactes de leur certification). Vérifier que la marque et modèle de l’installation correspondent aux mentions du devis et bien regarder les finitions ;
- Se faire remettre une étude thermique avant ou après le chantier ;
- Signer un PV de réception de l’installation ;
- Vérifier si un contrat de maintenance de l’installation est proposé ;
- En cas de litige, contacter une association de consommateurs et l’organisme de qualification si le différent à une portée technique.
L'organisme précise cependant que les éco-délinquants semblent rester en marge de l'activité. Qualit'EnR a reçu 508 réclamations entre janvier et mi-novembre 2022, portant sur des entreprises se réclamant QualiPAC et Qualibois principalement. La moitié était effectivement qualifiée Qualit'EnR, soit 1,4 % des entreprises qualifiées, un chiffre finalement assez modeste. En 2021, Qualit’EnR chiffrait à 1 % le nombre d’entreprises qualifiées concernées par une réclamation client et à 0,12 % celles dont les pratiques pourraient s’apparenter à de l’éco-délinquance.
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