Selon une enquête Hellio, 60 % des copropriétaires n'envisagent pas de travaux, soit 7 % de plus qu'en octobre 2021.

Les copropriétaires, encore moins motivés par la rénovation énergétique

La fièvre de la rénovation énergétique n'a pas encore atteint tous les étages, à en croire l'enquête menée par Hellio. Le spécialiste des CEE a interrogé en ligne 376 copropriétaires entre le 16 et le 31 janvier derniers. S'ils étaient 53 % à ne pas envisager de rénovation énergétique de leur immeuble en octobre 2021, ils sont désormais 60 %. Une hausse qui résonne mal avec les dispositifs gouvernementaux se voulant désormais mieux orientés pour soutenir ces travaux dans les copropriétés. D'autant que, depuis le 1er janvier 2023, les logements étiquetés G ont interdiction d'être loués. Mais d'après le sondage d'Hellio, cette obligation réglementaire n'est pas suffisamment incitante pour enclencher les rénovations.

L'étiquette du logement mieux maîtrisée

Á la question " connaissez-vous les obligations qui incombent à votre copropriété ? ", à savoir mettre en place un plan pluriannuel de travaux et réaliser un diagnostic de performance collectif, près d'un copropriétaire sur deux a répondu par la négative (49 %). Pour Tanguy Dupont, directeur Habitat collectif d'Hellio, “ ces obligations réglementaires retardent la prise de décision alors que des rénovations globales auraient pû être lancées. De plus, la hausse des coûts des travaux, de l’ordre de 10 à 15 %, décourage les copropriétaires ”.

En revanche, quand ils sont interrogés sur l'étiquette énergétique de leur copropriété, les répondants sont plus de six sur dix à connaître la réponse (62 %), soit une augmentation de 12 % par rapport à octobre 2021. D'ailleurs, trois copropriétaires sur quatre (75 %) déclarent être informés de l'interdiction progressive à la location des logements G, F et E.

Justement, concernant le poids de l'énergie dans les charges de copropriété, la majorité des répondants (58 %) considère qu'il représente jusqu'à 30 % des charges, en hausse de 9 % par rapport à octobre 2021. Et le ressenti général devrait amener à croître encore selon Tanguy Dupont. “ L’impact de la hausse des prix de l’énergie n’a atteint qu’une partie des copropriétés car beaucoup ont signé des contrats avec des tarifs négociés sur plusieurs années. Il devrait se faire sentir progressivement. ”

Pas de budget pour les travaux

En s'intéressant à l'enveloppe financière que les copropriétaires seraient prêts à allouer aux travaux de rénovation énergétique, les résultats du sondage restent peu encourageants. Près d'un copropriétaire sur deux veut bien dépenser entre 1 000 et 5 000 € sur les cinq prochaines années, quand seulement 17 % dépenseraient entre 5 et 10 000 € et 5 % plus de 10 000 €. Ils étaient pourtant 13 % en octobre 2021 à imaginer dépenser cette somme pour des travaux de rénovation énergétique.

Sur le podium des travaux envisagés par les répondants motivés à lancer une rénovation énergétique de leur copropriété, on retrouver en première place l'isolation des murs par l'extérieur (pour 52 % des interrogés), suivie de celle de la toiture et des combles. Le changement de chaudière arrive en cinquième position et intéresse 15 % des répondants, juste après la rénovation globale (16 %) et devant la ventilation (12 %). La pose de panneaux solaires est quant à elle envisagée par 9 % des copropriétaires motivés à réaliser des travaux de rénovation énergétique et le calorifugeage attire 5 % d'entre eux. Nouveauté par rapport à 2021, le raccordement au réseau de chaleur, qui bénéficie d'un coup de pouce financier depuis septembre 2022, est plébiscité par 7 % des copropriétaires.

Bien sûr, quand ils sont interrogés sur les freins au sein de leur copropriété pour enclencher des travaux, la raison première reste le coût trop élevé de ces travaux pour 8 répondants sur dix. Bonne nouvelle cependant pour le gouvernement, car les démarches administratives complexes sont moins citées, en recul de 16 % par rapport à 2021. “ Les copropriétés accusent un retard important sur le volet de la rénovation énergétique. Les modifications intervenues au 1er février sur MaPrimeRénov’ Copropriétés sont encourageantes pour accélérer le mouvement des copropriétés vers des projets de rénovation, mais d’autres améliorations sont attendues pour aller plus loin dans l’accompagnement des copropriétés, en particulier celles qui ne peuvent pas entrer dans un schéma de rénovation globale ”, conclut Tanguy Dupont.

">