Dans un rapport publié ce mardi, le Haut Conseil pour le climat (HCC) prône la massification de la rénovation, à l'instar de nos voisins européens.

Il va falloir accélérer la cadence. Selon le rapport du Haut Conseil pour le climat " Rénover mieux : leçons d'Europe " publié ce mardi, la baisse des émissions de CO2 des bâtiments n'est pas à la hauteur des objectifs que la France s'est fixée, à savoir la neutralité carbone en 2050.

D'après le HCC, " le rythme de baisse des émissions doit passer d'une pente douce, entre 2 et 3 % en ce moment, à une pente plus rapide de 5 % par an dans ce secteur d'ici quelques années. " L'organisme insiste pour une massification de la rénovation des logements, du tertiaire et des bâtiments publics.

Le Haut Conseil pour le climat estime également que l'investissement annuel public et privé, d'environ 13 milliards d'euros actuellement, " devra être multiplié au moins par deux en quelques années " et les dispositifs de soutien public, notamment MaPrimeRénov, " actuellement de l'ordre de 4 milliards d'euros, devront être quadruplés. "

Rénovation globale préconisée

Au-delà du budget alloué, le HCC pointe " la logique par gestes ", soit des actes isolés de rénovation, comme le changement d'une chaudière, qui ne permettent " généralement pas de gains énergétiques majeurs. " Le rapport préconise d'ailleurs la suppression d'ici à trois ans des aides aux travaux individuels dans le dispositif MaPrimeRénov, pour lequel le gouvernement a prévu 2 milliards d'euros supplémentaires sur deux ans. L'organisme recommande au contraire de ne proposer " que des aides conditionnées à l'atteinte d'un niveau de performance. "

Le rapport s'est également intéressé aux autres pays européens, Allemagne, Suède, Pays-Bas et Grande-Bretagne, et la comparaison est sans appel selon le HCC : la France a les logements plus énergivores. L'organisme met notamment en lumière la Suède, qui a quasiment réussi à décarboner le Bâtiment grâce à une réglementation thermique ambitieuse dès les années 1970. Pour le ministère de la Transition écologique, " ce constat ne peut plaider qu’en faveur d’une future RE2020 ambitieuse, à la fois en matière d’efficacité énergétique et de diminution de l’empreinte carbone des bâtiments. " Le gouvernement doit d'ailleurs dévoiler les derniers arbitrages de cette future réglementation ce mardi 24 novembre.


 

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