La ministre de la Transition écologique a annoncé décaler l'entrée en vigueur du décret de six mois.

L'interdiction d'installation de systèmes de chauffage émettant plus de 250 g CO2/kWh, soit les chaudières fioul et charbon, va être reportée de six mois. L'annonce a été faite discrètement par la ministre de la Transition écologique lors d'une interview télévisée lundi 7 juin. " C'est très mauvais de se chauffer au fioul, il y a une urgence écologique, mais il y a la volonté, dans cette période, d'y aller tranquille " a déclaré Barbara Pompili. Dans le neuf, le décret devrait entrer donc en vigueur au 1er janvier 2022 et dans l'existant au 1er juillet 2022.

Pour la Fédération française des combustibles, carburant et chauffage (FF3C), cette décision est " logique et appréciable ". Pour Frédéric Plan, secrétaire général de la FF3C, " les annonces précédentes indiquant une date en plein hiver dans l'existant heurtaient le bon sens. Le gouvernement semble avoir pris conscience du trouble créé pas des annonces sans nuances, sans étude suffisante d’impact. D'autant que plusieurs enquêtes convergent sur le constat que les consommateurs de fioul domestique ne sont pas si malheureux que ça. Plus de 80 % n’ont aucune envie d’en changer et ce malgré des aides massives pour imposer l’électricité, marginalement le bois énergie.

En revanche, pour les acteurs impliqués dans la bataille de l'Afterfioul, tels que Frédéric Utzmann, directeur d'Effy, spécialiste de l'efficacité énergétique, ce report est " incompréhensible ". " L’urgence climatique et la fragilisation du pouvoir d’achat des Français devraient au contraire nous inciter à accélérer l’abandon de l’énergie de chauffage la plus polluante et la plus chère pour les familles. D’autant qu’il existe des solutions solides et financées pour accompagner les Français les plus modestes dans l’abandon de leur vieille chaudière fioul. "

Les six mois de délai accordé par le gouvernement devraient cependant permettre aux industriels d'avancer dans le processus de normalisation du biofioul F30, chargé à 30 % d'EMAG de colza et donc permettant aux chaudières compatibles de ne pas dépasser le seuil d'émission précisé dans le décret. " La filière ne pouvait ne pas être prête pour le 1er janvier 2022 " confie Frédéric Plan. Les premières chaudières biofioul compatibles sont tout de même annoncées dès cet été.

">