Dans les conclusions de son audit " flash " sur le dispositif, la Cour des comptes évoque un " démarrage réussi qui pose des questions budgétaires et opérationnelles ".

Plus d'un an et demi après le lancement de MaPrimeRénov', la Cour des comptes s'est penchée sur ce dispositif d'aides à la rénovation énergétique désormais ouvert aux copropriétaires et propriétaires bailleurs. L'analyse se veut encourageante, la Cour des comptes ayant relevé un démarrage réussi du déploiement de l'aide, avec tout de même un budget initial mal calibré. " Le coût budgétaire du dispositif, à son lancement, avait en effet été mal évalué, ce qui a nécessité plusieurs réajustements à la hausse en cours d’année 2020 " peut-on lire dans le compte-rendu de l'audit.

Autre remarque pointée par la Cour des comptes, l'impact des travaux engendrés par le dispositif. L’audit souligne que MaPrimeRénov’ finance des travaux uniques dans 86 % des cas. Cela " ne favorise pas le bouquet de travaux complémentaires qui permettrait souvent d’éliminer les passoires thermiques (logements en étiquettes F et G). Aucun gain de consommation énergétique minimal n’est requis. C’est pourquoi une évaluation de l’efficacité de MaPrimeRénov’ dans la lutte contre la précarité énergétique pour les plus modestes sera nécessaire à court terme ainsi qu’une évaluation des bénéfices environnementaux du programme, qui devra être menée d’ici 2023. "

À qui profite la prime ?

D'ailleurs, la Cour des comptes s'interroge sur la nature des travaux engendrés, dont le montant s'élevait en moyenne à 11 336 € par logement pour une prime de 4 039 € en 2020. Or au premier semestre 2021, l’aide moyenne ne s’élevait plus qu’à 2 900 €. " Cette évolution devra être analysée pour déterminer si elle est la conséquence de travaux moins ambitieux ou d’un recours plus important des particuliers les plus aisés, et donc moins aidés, au dispositif. "

La Cour des comptes estime également que pour arriver à ses objectifs, le gouvernement devra garantir un financement stable et pérenne du dispositif au-delà de 2022. Elle donne d'ailleurs rendez-vous au plus tard en 2023 pour une évaluation " nécessaire pour apprécier le flux réel des aides et des travaux réalisés, la simplicité et la rapidité d’instruction et de versement, ainsi que l’efficience énergétique, sociale et en matière de qualité de l’air du programme MaPrimeRénov’. "