
Le ministère devra-t-il implorer tous les saints du ciel pour que la plateforme Trackdéchets soit adoptée au 1er avril par tous les professionnels concernés par les déchets de fluides frigorigènes ? À deux mois et demi de l’obligation de l'utiliser, seuls un peu plus de 30 % des opérateurs agréés sont inscrits sur la plateforme… L’heure est donc à la mobilisation générale, voire à l’exhortation du côté du ministère de la Transition écologique. À l’occasion d’une réunion d’information organisée par son administration le 19 janvier, Philippe Bodénez, chef de service des risques sanitaires liés à l’Environnement, des déchets et des pollutions diffuses, a tenu à ouvrir la session, avec à ses côtés Elisabeth Blaton, responsable du pôle Risques émergents, adjointe au chef du bureau des produits chimiques. Affable mais déterminé, Philippe Bodenez a déclaré que si le ministère avait bien conscience des particularités de la filière et qu’il en avait été tenu compte, arrive un temps où, « il faut trancher. » Et de préciser que la mise en place de Trackdéchets « ne pourra pas être reportée à la saint-glinglin » sous prétexte de tel ou tel cas particulier plus ou moins anecdotique ou lié à d'anciennes pratiques. Selon lui, « le ministre ( NDLR : Christophe Béchu) ne comprendrait pas que les opérateurs de traitement de déchets dangereux ont réussi (…) et que les opérateurs de fluides frigorigènes n’y arrivent pas. Surtout connaissant l’impact potentiel de ces fluides sur le changement climatique qui est un sujet emblématique du présent quinquennat.»
Pour lui, la période de tolérance accordée jusqu’au 31 mars n’est pas une période pour préparer des arguments afin de justifier une demande de nouveau report. La période qui s’ouvre consiste à se mettre tous en ordre de marche pour utiliser Trackdéchets. « D’autant que contrairement à ce qu’on peut entendre, la plateforme est prête », confirme son dirigeant, Emmanuel Flahaut. Mais, vu les questions qui se posent encore, et l’impréparation voire l’ignorance de certains acteurs de la filière, force est de constater que l’information et la formation sont plus que jamais nécessaires. Ce à quoi s’emploie Trackdéchets,comme l’a rappelé Judith Lenglet, chargée de son déploiement. Ils savent qu’ils peuvent notamment compter sur les distributeurs de fluides frigorigènes représentés au sein de l’ADC3R qui s’apprête à publier des guides pour faciliter la prise en main du nouveau dispositif.
Des ressources à utiliser sans modération
Plus que jamais le ministère invite les acteurs de la filière à se tourner vers toutes les ressources disponibles sur le site de trackDéchets avec, entre autres, une FAQ complétée en permanence. Mais aussi une newsletter, des vidéos de formation ou des réunions d’information…
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