Lundi 22 mai se tenait une conférence organisée par Gimelec et Construction 21 suite à l’obligation d’installation de GTB pour les bâtiments tertiaires de plus de 1000 m. Après un mot de la ministre de la Transition énergétique, de nombreux acteurs ont pris la parole pour clarifier le décret BACS.

« S’adapter », « communiquer », « partager », l’air était à l’échange lundi 22 mai lors de la conférence Les clés pour réviser son BACS, organisé par Gimelec et Construction 21. Les acteurs de ce nouveau décret étaient venus recueillir les conseils et échanger avec leurs confrères déjà équipés de GTB. 

Rendre le sujet à la portée de tous, c’était le défi que les différents intervenants s’étaient donné, que ce soient des chefs d’entreprises ou des experts en GTB, tous ont communiqué sur leurs expériences. La ministre Agnès Pannier-Runacher a souligné l’importance du bâtiment tertiaire dans la consommation d’énergie. « Le secteur du bâtiment, qui représente 47% des consommations énergétiques et 18% des gaz à effets de serre de la France, joue un rôle crucial. »

L’obligation d’installation de GTB dans les bâtiments tertiaires est soutenue par l’Etat qui offre une aide CEE aux entreprises et bâtiments qui se classeront en catégorie A ou B, la catégorie C étant la catégorie minimum obligatoire par le décret. Cette aide reste disponible jusqu’en décembre 2023. Pour Amandine Vernier, cheffe de projet "réglementation énergétique des bâtiments" au ministère de la transition énergétique, « l’aide CEE qui permet de financer les changements représente un accompagnement qui va être crucial pour passer le pas ». Le montant de l'aide CEE peut varier selon le fournisseur d'énergie ou encore l'ampleur des économies d'énergies.

Pour s’équiper, trois mots sont la clé : mesurer, réguler, piloter et inspecter. En effet, le décret met, depuis cette année, en avant la révision régulière du matériel afin d’être sûr de son efficacité. La solution pour tous reste l’adaptation. Pour Christophe Rodriguez, directeur général de l’IFPEB (Institut Français pour la Performance du Bâtiment), le décret BACS serait « le muscle pour aller plus loin dans la sobriété », en France, la réussite se tient dans la coopération qui est « l’étincelle de départ ». 

Plusieurs clés de réussite ont été abordées afin de réaliser, au mieux, l’installation de GTB. Franck Mouchel, responsable du segment tertiaire chez ABB, donnait le conseil de réaliser un audit efficace afin de gagner du temps en connaissant mieux la surface qui sera équipée plus tard. Cette étape prendra en compte l’impact carbone et permettra de le minimiser. Cyril Pouet, directeur général de Spie Facilities, lui, encourage à prévoir le commissionnement du projet, ainsi que son recommissionnement périodique, afin de s’assurer au mieux que l’installation est opérationnelle. 

Le public a lui aussi posé de nombreuses questions… beaucoup sans réponse. Une inspection du matériel aura lieu tous les 5 ans de manière obligatoire mais la formation de personnel ayant les compétences pour reste encore assez flou. La salle se tait, aucun intervenant ne veut répondre à la question et une conclusion timide de Christophe Rodriguez « il y a du boulot ». Même réponse pour la question de la cybersécurité qui reste le risque de l’automatisation. Les acteurs rassurent « on sait faire et c’est une autre responsabilité qui est engagée ».

Question aussi sur le financement qui provoque le rire dans la salle, jusqu’à quand les aides CEE continuent et surtout, est-ce que si mes travaux d’installations BACS ne sont pas terminés à la fin de décembre 2023, vais-je arrêter de toucher les aides ? Cette question restera en suspens.

Pour les bâtiments tertiaires qui refuseraient d’installer de dispositif BACS, aucune sanction n’est prévue pour le moment « aujourd’hui, on ne veut pas taper, on veut accompagner ».

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