L’activité des entreprises artisanales du bâtiment recule en volume sur l’année 2023. Malgré des voyants dans le rouge, la Capeb souligne la capacité de la filière à répondre aux ambitions en matière de logement, de performance énergétique et de maintien à domicile, faisant ainsi de la TPE, une « solution incontournable » pour relever les défis.

Sans surprise, l’activité de l’artisanat du bâtiment recule en 2023 (- 0,6 %). Le 4e trimestre passe dans le rouge (- 1,5 % en glissement annuel) avec un segment de la construction neuve en retrait à – 4,5 % au 4T 2023 vs 4T 2022, et une activité en entretien-amélioration qui stagne (0,0 %), soutenue par les travaux de performance énergétique (+ 1,5 % en volume).

Malgré cette tendance baissière, Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, estime que 2024, sera l’année de la reconnaissance de « la TPE solutions ». Pourquoi ? Tout simplement parce que les entreprises artisanales sont à même de répondre aux objectifs en matière de logement, de rénovation énergétique et de maintien à domicile, insiste-t-il. « Il faut s’appuyer sur la force en présence, et la force en présence, c’est la TPE ».

Une nécessaire nouvelle dynamique

« Le potentiel dans nos entreprises est tel que le Gouvernement ne doit pas passer à côté », poursuit Jean-Christophe Repon. Mais la conjoncture appelle à l’action pour insuffler une nouvelle dynamique. « La complexité des dossiers et la vision du marché sont des freins dans leur quotidien », souligne-t-il. Se référant plus particulièrement à la performance énergétique, un segment en progression de 1,5 % au 4e trimestre 2023 et de 1,8 % sur l’année par rapport à 2022, la Capeb regrette une réforme de MaPrimeRénov’ trop éloignée de la « réalité des chantiers ». Les budgets sont là mais le marché ralentit. On note que les entreprises « sont de moins en moins nombreuses » à s’engager dans la démarche de la rénovation énergétique. « Comment 61 000 entreprises vont-elles pouvoir réaliser 6 milliards d’euros de chantiers ? Personne ne se pose la question », pointe Jean-Christophe Repon. Il rappelle la proposition de la Capeb de mettre en place un Certificat de fin de chantier pour permettre aux 600 000 entreprises du secteur de s’emparer de ce marché.

Malgré des aides plus importantes, le reste à charge pour les ménages est également bien trop élevé (aux alentours de 7 000 voire 8 000 €), un montant que les plus modestes ne peuvent débourser. « Il faut un PGE vert pour que l’ensemble des ménages puisse engager des frais de rénovation comme ils achètent un véhicule électrique, sans contraintes ».

L’attractivité des métiers, axe prioritaire

En 2024, la Capeb va beaucoup travailler sur l’attractivité des métiers. « Il faut réfléchir à un parcours de création d’entreprises pérennes ». « La réinvention du modèle économique des majors ou des PME va prendre du temps. Nous, on est déjà en ordre de marche pour répondre à la question de l’activité, de l’économie et de la performance énergétique pour le plein-emploi et l’apprentissage », souligne Jean-Christophe Repon.

La Capeb plaide pour « un quotidien des artisans simplifiés » mais prévient des risques d’une « déréglementation qui permettrait à n’importe qui d’être artisan sans diplôme. On nous demande d’être compétents et pertinents pour la rénovation énergétique mais on entend une autre musique de libération du marché », regrette le président de la Capeb. La confédération s’oppose à cette expérimentation qui permettrait aux ménages de se lancer dans une auto-rénovation, « coachés » par un artisan, et de toucher les aides si les travaux sont bien faits.

Pour cette année, la Capeb s’attend à une baisse d’activité de 2 %. L’organisation va continuer à porter ses messages auprès du Gouvernement. « La TPE a du sens dans tous les secteurs d’activité. Elle répond à une priorité d’activité et de solidarité citoyenne », conclut Jean-Christophe Repon.