La profession regrette un manque d'ambition du gouvernement pour la nouvelle version de la subvention à la rénovation énergétique des logements.

" C'est du foutage de gueule ! " C'est avec ces mots que Johanna Tamietti-Richert, chauffagiste à Dignes-les-Bains et présidente de l'UMGCCP-FFB dans les Alpes-de-Haute-Provence, a réagi suite à la présentation lundi 5 octobre de la nouvelle mouture de MaPrimeRénov.

La gérante de l'entreprise familiale de chauffage-plomberie-sanitaire s'est insurgée contre l'ouverture de l'aide aux ménages les plus aisés uniquement s'ils entament une rénovation globale de leur logement. " Que faisons-nous pour les clients qui avaient entamé il y a deux ans une rénovation avec des travaux d’isolation et qui aujourd’hui veulent ou doivent changer leur chaudière ? " s'est interrogée l'installatrice.

Critique partagée par le siège de la Fédération Française du Bâtiment qui se réjouit de l'ouverture de l'aide à tous les ménages, mais regrette qu'elle soit " très partielle " pour les ménages intermédiaires et aisés. En effet, pour les premiers, l’aide MaPrimeRénov’ exclue les chaudières à gaz très haute performance, et pour les seconds, elle vise uniquement l’isolation des murs et toitures ainsi que la rénovation globale. " Le soutien à la rénovation globale parait beaucoup trop juste pour ces deux catégories de ménage. MaPrimeRénov’ et les Certificats d’économie d’énergie (CEE) conduiraient à une subvention globale qui ne suffira assurément pas à massifier ce genre de travaux, souvent supérieurs à 50 000 € " analyse la FFB.

Son président, Olivier Salleron, craint que la nouvelle version de MaPrimeRénov ne provoque pas l'effet escompté auprès des particuliers. " Dans un contexte de prix durablement faible de l’énergie, MaPrimeRénov’ doit être renforcée si l’on souhaite une véritable relance par la rénovation énergétique. C’est singulièrement le cas pour la rénovation globale qui, en l’état, ne trouvera pas son public. "