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Daikin France enregistre un bilan exceptionnel pour la période d'avril 2018 à mars 2019, avec une augmentation de 20 % du CA pour atteindre 418 M€. Comment expliquez-vous ce record ?

Il y a d'abord eu cet engouement général pour la PAC air/air, conséquence d'un été très chaud et de la nécessité de renouveler le parc existant, dont les équipements dataient pour la plupart de la canicule de 2003. Nous en avons pleinement profité car nous restons le leader du marché de la détente directe avec un CA de 272 M€, comprenant split, cassette et autre DRV.
Côté chauffage, nous avons clairement bénéficié de la conjoncture actuelle, très favorable aux PAC air/eau, et notre activité a également connu une belle hausse de 38 %, avec un CA de 84 M€. Dès juillet 2018, la suppression de l'éligibilité des chaudières fioul au CITE a fait s'envoler la demande pour la PAC. Nous avons connu quelques tensions pour livrer les produits et avons dû nous adapter. Nous nous sommes donc réorganisés, en augmentant de 50 % la production de nos PAC haute température, idéales à la rénovation, et en créant deux lignes de production pour notre PAC moyenne température. Et sur les 130 postes que nous avons créé ces trois dernières années, 50 sont des techniciens pour le chauffage.
Enfin, notre activité "Applied", qui concerne les groupes d'eau glacée, est aussi en forte hausse de 30 %, pour un CA de 23 M€. Nous avons également su convaincre dans la réfrigération, notamment avec le CO2, et enregistrons une hausse de 12 % du CA, soit 2,4 M€. Et notre activité Services grimpe de 14 %, soit un CA de 36 M€.


Qu'en est-il de votre bascule vers le R32 ?

Elle est plus qu'entamée pour les PAC air/air, où le R32 représente 71 % de nos ventes. Le R410a disparaîtra totalement de notre offre PAC air/air en 2020. Pour les PAC air/eau, la troisième génération de l'Altherma est intégralement passée au R32. En novembre, nous lancerons la PAC air/eau Altherma HT, qui fournit de l'eau à 70°C par - 15°C extérieur, au R32. En 2020, nous comptons également sortir un mini VRV au R32, le 5S Blue Evolution, adapté au CH35, et aux installations dans les ERP.
Nous venons aussi de lancer la commercialisation de VRV au fluide régénéré, le IV-U 3 tubes à récupération d'énergie (de 22 à 63 kW), et le IV série T, pour des petites puissances allant de 12 à 18 kW. Concrètement, nous récupérons le R410a sur des installations en fonctionnement, nous le recyclons, le mélangeons à du R410a vierge et le réinjectons dans les nouveaux VRV. Avec ce recyclage, nous économisons 154 tonnes de R410a sur une année pour les deux gammes de VRV, soit 320 000 TeqCO2. C'est aussi pour nous l'avantage de ne pas compter ce fluide régénéré dans les quotas F-Gas.


Pensez-vous que la filière souffre d'un manque d'installateurs qualifiés et compétents ?

En tout cas, chez Daikin, nos installateurs sont compétents ! Nous sommes entourés de 360 techniciens en permanence sur le terrain, à travers l'enseigne Daikin ou par le biais de sous-stations. Nous jouissons également d'un club de fidélisation "Le Cercle", qui regroupe près de 200 installateurs indirects. Nous espérons en recruter une cinquantaine de plus cette année pour faire face à la demande.
Et pour accompagner au mieux les artisans, nous leur proposons "Stand by me", un outil en ligne pour réaliser les devis et préparer les chantiers à distance. L'installateur peut, de son ordinateur, sélectionner l'équipement retenu, obtenir la liste des outils nécessaire à la pose, calculer le dimensionnement des canalisations, mais aussi de panneaux solaires qui viendraient compléter l'installation ou même de la puissance de chaque émetteur. Avec cet outil, l'installateur gagne près de 2h30 lors de la mise en service de l'appareil ! Bientôt, cette connectivité permettra aussi de prévenir des différentes pannes du système, de quoi alléger encore plus le planning des installateurs.


Regardez Christophe Mutz, président de Daikin France, se confier sur les tensions rencontrées suite à la forte demande sur le marché de la PAC air/eau :