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Quel est votre avis concernant la réforme du CITE attendue pour janvier 2020 ?

Je trouve que l'idée d'une prime directe, plutôt que d'attendre la fin de l'année et sa déclaration d'impôt, est une très bonne chose. Cela évitera aux clients d'avancer trop longtemps les frais. En revanche, je ne suis pas sûr que l'Anah ait les reins suffisamment solides pour tout gérer. Je m'interroge sur la structuration des services de l'Etat. Nous entendons déjà parler de délais de traitements de dossiers extrêmement longs depuis le Coup de pouce chauffage et les aides Agilité et Sérénité. Je crains que ces primes, annoncées comme des remboursements quasi-instantanés, prennent beaucoup de temps.

Exclure les ménages les plus aisés de ce nouveau système m'inquiète également. On sait qu'ils représentent parfois près de 60 % des Français engageant des travaux de rénovation énergétique. Evidemment, en fumisterie, nous ne sommes pas en première ligne, puisque nous ne faisons pas de vente directe d'équipement. Il n'empêche, si les pouvoirs publics n'incitent pas les plus riches à signer des devis, cela risque de se traduire par une forte baisse de nos commandes, même si l'énergie biomasse semble être favorisée par ces nouvelles primes.


Justement, comment imaginez-vous l'avenir de la filière fumisterie-âtrerie ?

Nous constatons une évolution vers les granulés, qui gagnent de plus en plus de parts de marché. Faisant partie de la commission, je sais qu'un nouveau DTU 24.2 est attendu d'ici deux ans, l'ancien ayant plus de dix ans. Le nouveau texte intègrera notamment les appareils nouvelle génération comme le poêle à granulés. Il faut juste être un peu patient... J'espère aussi que ce DTU sera accompagné de livrets techniques pour simplifier et vulgariser la réglementation, au risque que le DTU ne soit jamais lu, donc jamais respecté.


N'est-ce pas le rôle des différentes formations ?

C'est bien là le problème ! Nous manquons cruellement de formations au métier de ramoneur-fumiste. Actuellement, il n'en existe que deux dans toute la France, l'une en Alsace reservée aux jeunes, et l'autre en Savoie pour les personnes en reconversion professionnelle. Comment voulez-vous valoriser la profession et l'énergie bois ? D'ailleurs, c'est pour cette raison que je suis aussi formateur Qualibois. Il faut pouvoir, tout au long de sa carrière, rester informé de l'actualité du métier, ne pas oublier les bases essentielles pour continuer à travailler correctement et à promouvoir la biomasse.