L’association nationale des professionnels du chauffage au granulé de bois, Propellet, revient sur les raisons de la tension actuelle dans la filière du granulé.

Depuis plusieurs semaines, l’approvisionnement en granulés est tendu. Propellet décrypte cette situation. Avec la forte hausse des prix du gaz et de l’électricité les ménages se sont tournés vers le chauffage bois pour dépenser moins. La demande de chauffage au granulé a aussi augmenté avec les aides du gouvernement, notamment MaPrimerénov, et avec l’interdiction de renouvellement des appareils au fioul depuis le 1er juillet 2022. « Entre 2020 et 2021, les ventes de chaudières à granulé ont augmenté de 120 %, soit 32 000 appareils. Les ventes de poêles à granulé ont quant à elles augmenté de 41 %, soit 180 000 appareils vendus », indique l’association. Par ailleurs, dans un climat d’inquiétude générale sur la disponibilité et le coût des énergie, les comportements des consommateurs ont changé. « Historiquement l’approvisionnement en granulés avait lieu essentiellement entre le mois de juin et de novembre, il s’est fait entre février et juin. Or la production de granulés s’étale sur toute l’année à raison de 7 à 10 % par mois », souligne Propellet. Il y a donc eu un décalage entre l’offre et la demande, malgré une production de granulés en continu. D’autant plus que certains consommateurs ont fait des stocks. « Dans un contexte de forte demande, certains médias n’ont pas hésité à avoir un discours sensationnel en utilisant le mot « pénurie », ce qui a fait monter l’anxiété chez les consommateurs », estime l’association.

Demande doublée par rapport à 2021

La demande a été plus de 2 fois supérieure à celle de l’an dernier alors que la consommation effective ne devrait croître que de 12 à 13 %. Cependant, le territoire français compte 70 usines qui mettent 200 000 tonnes par mois de granulés sur le marché. « Côté distribution, les professionnels font face à l’inquiétude et parfois même à l’impatience des consommateurs. De ce fait, ils font le choix de réguler les ventes pour permettre à tous d’aborder l’hiver sereinement et afin de couvrir l'intégralité des besoins », explique Propellet. En attendant, pour répondre aux besoins, producteurs et distributeurs ont choisi d’importer. L’importation représente environ 15 % de la consommation française chaque année. Mais 10 % de la production européenne manque puisqu’elle provenait de la Russie, la Biélorussie et l’Ukraine. « Si la filière ne peut répondre de façon instantanée à cette demande inattendue, elle possède une vision à long terme. Grâce à l’extension de certaines lignes de production et la construction de nouvelles usines de granulation, la filière prévoit l’arrivée progressive de 1 million de tonnes de production supplémentaire d’ici 2024 et un doublement de la capacité de production d’ici 2028 », annonce Propellet.

Les chiffres de la filière du granulé

Entre 2020 et 2021, les ventes de chaudières à granulé ont augmenté de 120 %, soit 32 000 appareils. Les ventes de poêles à granulé ont augmenté de 41 %, soit 180 000 appareils vendus 

Il y a 1,5 millions de ménages qui se chauffent au granulé de bois.

La production en France est passée de 15 000 tonnes en 2002 à 1,8 millions de tonnes en 2021.

Le territoire français compte 70 usines qui mettent 200 000 tonnes par mois de granulés sur le marché.