Christophe Mauduit, à la tête d'une entreprise d'installation et maintenance de chauffage dans le Val d'Oise, a mis ses salariés au chômage partiel mais veut continuer à rendre service à ses clients.

Comment avez-vous organisé votre activité depuis le début de la semaine ?

Mes cinq salariés sont au chômage partiel, et je suis le seul à me déplacer. Je veux continuer à assurer les dépannages de mes clients, la saison de chauffe n'est pas encore finie. Certains clients ont également besoin de granulés, et nous disposons d'un certain stock. Bien évidemment, j'ai pas mal de clients qui ont annulé nos rendez-vous, ils ne souhaitaient pas nous recevoir pour leurs chaufferies. Mais j'ai toujours des appels, et j'essaie de sélectionner les urgences.

Pourquoi ne pas avoir pris la décision de fermer temporairement votre entreprise ?

Je dois bien dépanner mes clients quand même ! Et puis, il faut faire tourner la boutique. D'autant que je ne sais pas si le gouvernement va nous aider, nous les artisans. Étant gérant de mes salariés, je ne sais pas ce que je vais toucher, si je touche quelque chose !

Comment imaginez-vous l'après ?

Ce qui es sûr, c'est que l'activité ne repartira pas avant septembre. J'ai un peu de stock pour gérer les dépannages, mais c'est tout. Nous allons devoir vivre sur nos acquis. Je ne suis pas persuadé que beaucoup de nouveaux clients frappent à notre porte. Déjà qu'on craignait une perte d'activité avec la fin du CITE à 30 %, et la mise en place de Ma Prime Rénov', qui s'adresse uniquement aux revenus modestes et très modestes. J'ai peur que beaucoup d'entre nous y laissent des plumes.