
Quel bilan tiez-vous de l'année 2022 ?
Nous remarquons clairement une baisse des ventes sur les planchers chauffants basse température. Précisons tout de même que 2021 était une excellente année après la fameuse année Covid de 2020 où tout était en suspend. Si nous comparons donc 2022 à 2021, nous avons du mal à rééditer la variation en volume. Heureusement pour les entreprises, l'inflation fait que nous sommes quand même sur des croissances de chiffre d'affaires.
La tension sur les permis de construire a-t-elle une influence sur votre activité ?
Fondamentalement. Les programmes qui étaient prévus ne sortent pas à cause de l'inflation. Les coûts de construction, fourniture et de main d’œuvre ont tellement explosé, la rentabilité est mise à mal. Et même si le permis est autorisé, le bien ne sort pas de terre car le client n'est pas prêt à mettre + 20 % par rapport au prix initial. Ce sont surtout les programmes de logements collectifs qui n'aboutissent pas. Pour les maisons individuelles, en variation annuelle, l'activité se tient un peu. Si on regarde par contre les chiffres sur le dernier trimestre, c'est catastrophique. Le marché perd 30 %. Le coût d'acquisition explose, le crédit n'est pas donné, résultat le projet ne voit pas le jour. La filière du plancher chauffant basse température reste cependant un peu épargnée. Ces équipements sont souvent choisis dans des maisons haut de gamme. Ce sont, le plus souvent, des constructions qui ne sont pas arrêtées car les clients ont plus de moyens financiers.
Quelles sont les conséquences de cette hausse des prix sur votre marché ?
Le promoteur qui refuse la hausse réelle des matériaux va renoncer à la qualité sans pour autant perdre l'envie de poser un plancher chauffant. L’installateur va alors être forcé de lui proposer une solution plus économique, le fameux mix and match. Le professionnel va donc chercher d'un côté la dalle la moins chère, de l'autre le tube le moins cher, puis le collecteur le moins cher. Tous ces équipements ensemble feront le job mais le système n'aura pas forcément les meilleures caractéristiques. Il se peut que la production de chaleur soit moins confortable, moins rapide. Ce n'est clairement pas un gage de qualité. C’est à l’installateur d’insister auprès du promoteur. Chez Cochebat, nous avons développé une marque de qualité Certitherm qui garantit la performance thermique d'un système.
" Nous ne pouvons pas équiper des maisons qui ne se construisent pas "
Comment imaginez-vous 2023 ?
J'espère une santé retrouvée pour notre marché. Les coûts incompressibles du transport et de l'énergie ne nous permettront pas de baisser le prix de nos systèmes. Malheureusement, cela risque de pérenniser le phénomène de mix & match. Heureusement, le marché reste dynamique. Les nouveaux seuils 2025 de la RE2020 dans le résidentiel collectif sont une aubaine pour nos solutions. Nous savons que 2023 restera une année compliquée, avec une possible perte d'activité autour de 10 %. Tous les indicateurs sont en notre faveur, entre un faible impact carbone de nos solutions et un couplage idéal avec une pompe à chaleur air / eau. Il n'empêche, nous ne pouvons pas équiper des maisons qui ne se construisent pas.
Qu'en est-il de votre positionnement sur le marché de la rénovation énergétique ?
Nos solutions restent moins pratiques à installer dans l'existant, mais les industriels réfléchissent de plus en plus à trouver des systèmes compatibles. Il existe notamment des solutions minces et rapides à installer, qui peuvent être collées sur un plancher existant. Les fabricants développent également des plafonds rayonnants, parfois plus faciles à mettre en rénovation. Pas besoin de casser une dalle, on baisse seulement le plafond de dix centimètres pour faire passer le circuit d'eau. C'est forcément ce vers quoi le marché va tendre, une adaptabilité en toute circonstance.
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