Florent Kieffer, directeur de Thermacome, s'est confié à Génie Climatique Magazine sur la gestion de la crise sanitaire au sein de l'entreprise.

Après plusieurs semaines de confinement, comment gérez-vous la situation au sein de Thermacome ?

Nous avons manqué d'originalité en plaçant nos collaborateurs en télétravail. La première opération a été de faire en sorte qu'ils soient protégés, nous avions d'ailleurs préparé une éventualité de confinement une semaine avant, nous étions donc prêts. Ensuite, nous n’avons pu que constater la diminution brutale du chiffre d’affaires. Nous avons donc pris des mesures de chômage partiel, avec une évolution possible de ce taux dans le temps. Personne n'est au chômage partiel à 100 %, ce dispositif doit rester le reflet d’une réalité économique. Tous les services sont d'ailleurs en veille active, que ce soit le commerce ou le service technique.
Côté production, nous avons conservé un flux minimum. Cela aurait été terrible d'arrêter complètement les lignes de production, au risque que le redémarrage soit trop long et marqué par de possibles pannes. Nous avons préféré garder un filet d'activité qui suffit à nos livraisons actuelles, et qui nous permettra de reprendre le moment voulu.

Justement, comment imaginez-vous cette reprise ?

L’enjeu est d’avoir la même flexibilité au redémarrage que celle dont nous avons fait preuve jusqu'à maintenant. La pompe économique a été désamorcée, progressivement vidée, forcément à la reprise, nous espérons un petit appel d'air qui va générer un surcroît de flux d’activité. Cependant, le nombre d'installateurs reste limité, l’appel à la main d’œuvre complémentaire risque d'être compliqué, à cause d’une résilience quant au passage des frontières. Si chacun veut espérer sauver ce qu'il peut de son année, peut-être que chacun devra également réfléchir différemment quant aux vacances traditionnelles du mois d'août, afin que tout le monde travaille à nouveau.
La bonne nouvelle pour nos clients installateurs, les distributeurs rouvrent progressivement, après avoir pris la mesure du sujet et mis en place des mesures de sécurité comme le drive. Ils sont prêts à reprendre, c'est très positif.

Que pensez-vous du guide des bonnes pratiques sur le chantier ?

Dans la mesure où ce guide est applicable, qu'il définit bien le sens de la responsabilité et les obligations de chacun, il peut permettre de prendre un peu de recul. Nous recevons beaucoup de messages anxiogènes, et vivons une réalité qui l'est tout autant. Si ce guide est applicable, il peut donner un peu de relativité et favoriser la reprise de notre secteur, pour peu que les équipements indispensables soient disponibles et leur distribution organisée.