
Comment se passe votre rentrée ?
Nous avons fermé pendant quinze jours en août, et la reprise est très dense ! Nous sommes extrêmement sollicités, j'ai rarement fait autant de devis que ces derniers mois. Je pense que les particuliers ont encore en tête les longues heures passées chez eux pendant le confinement, et réalisent qu'ils ont besoin de plus de confort. Au début de la pandémie, aucun ne nous voulait chez lui, et maintenant, ils nous ouvrent grand leur porte !
Qu'en est-il des gestes barrière ?
Notre département reste l'un des moins touchés de France par le Covid-19, nous restons tout de même vigilants, et gardons nos distances aussi bien entre nous qu’avec nos clients. Cependant, rester sous un masque toute la journée avec les fortes chaleurs, c'est irrespirable ! Aussi nous gardons du bon sens et ne le mettons que si nous ne pouvons pas respecter les distances comme le prévoit le protocole. Je ne sais pas si compte tenu de notre taille d’entreprise nous serons dans l'obligation de porter le masque au bureau.
Comment imaginez-vous terminer l'année ?
Je pense que le bilan sera plutôt bon, surtout sur la partie installation. Pour la partie maintenance, nous ne pourrons pas rattraper les rendez-vous manqués pendant le confinement. Il y aura forcément un trou dans le chiffre d'affaires, mais globalement, sur le marché du résidentiel, nous ne sommes pas trop à plaindre. En revanche, je suis inquiète pour mes confrères qui travaillent sur les marchés publics ainsi que le tertiaire et l'industriel, où beaucoup de projets sont en stand-by, faute de moyens et de visibilité dans le temps.
Pensez-vous que le plan de relance pourra redonner cette visibilité ?
Honnêtement, j'ai un peu perdu confiance en nos instances politiques. J'attends néanmoins beaucoup de ce plan de relance. Il y a selon moi un double enjeu : que les ménages continuent à améliorer leur logement et réduire leur impact environnemental, mais aussi que les entreprises aient une visibilité sur les dispositifs d'aides, pour mieux prévoir notre travail. Je préférerais qu'on nous annonce des mesures précises et délimitées dans le temps plutôt que de mettre des milliards d'euros sur la table à tout bout de champs sans rien expliquer.
Il y a pourtant eu une récente annonce précise qui a été faite par la ministre de l'Écologie, celle de remplacer obligatoirement les chaudières fioul en fin de vie par des systèmes plus vertueux. Qu'en pensez-vous ?
L'autre jour, des clients voulaient changer leur chaudière fioul, vieille de vingt ans mais qui fonctionne très bien et consomme relativement peu, juste parce qu'ils avaient peur de se faire taper sur les doigts ! Ce n'est pour moi pas la bonne logique. J'aurais préféré qu'ils me disent parce qu'ils voulaient faire des économies, ou cherchaient une solution plus verte. Il y a un réel manque de pédagogie de la part du gouvernement dans ces annonces, et aussi beaucoup d'incohérence. Si un client fioul doit changer sa chaudière, bien évidemment, que si le réseau gaz passe à côté de son domicile, je vais forcément lui proposer une chaudière gaz. Sauf que, parfois notamment dans la campagne, pour des raisons tant techniques qu’économique le fioul restera toujours une meilleure solution que des radiateurs électriques !
Et pourquoi pas une PAC dans ce cas ?
Cette solution n’est pas miraculeuse, elle ne peut pas s’installer ni fonctionner partout, et reste très coûteuse. Et puis, on ne voit que de l'électricité partout ! Dans les radiateurs, les PAC, les clims… Je ne comprends pas pourquoi le gaz naturel vert* n'est pas plus aidé, mieux mis en avant. Encore une fois, dans le milieu du chauffage, il n’y a pas de solution unique il me semble qu’il faut sensibiliser et inciter les ménages à aller vers les économies d’énergie mais garder ou retrouver du bon sens car malheureusement nous avons le sentiment que nos instances politiques n'agissent pas dans l'intérêt de tous mais plutôt dans l’intérêt de certains lobbyistes.
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