Le Cerema a présenté les résultats de dix ans d'expérimentation sur près de 170 bâtiments pour mieux agir sur la performance énergétique et sa pérennité.

Après dix ans d’expérimentation, de mesures et d’évaluation technico-socio-économique sur près de 170 bâtiments démonstrateur, le programme de travaux de la plateforme de recherche et d'expérimentation sur l'énergie dans le bâtiment (PREBAT), piloté par le Cerema et réalisé en partenariat, vient de s'achever, permettant de dégager plusieurs enseignements opérationnels pour obtenir et maintenir la performance énergétique des bâtiments.

L'utilisateur responsable de la consommation

Si l'un des éléments relevés durant cette décennie de tests montre que les bâtiments performants thermiquement consomment deux fois moins que la réglementation thermique précédente, avec des niveaux allant de 30 à 200 kWhep/m²/an en habitat et tertiaire, les experts ont également noté la responsabilité de l'occupant sur la maîtrise des consommations et du confort d'été. " L'utilisateur doit par exemple être plus sobre sur ses besoins l’hiver ou mieux gérer le couple protections solaires / ventilation l’été, explique-t-on au Cerema. Cela doit être un vecteur fort des années à venir. Nous portons d'ailleurs des programmes de type Cube.S pour la maitrise des consommations par les usages dans les collèges et lycées, ou des outils d’évaluation de solutions techniques pour le confort en climat chaud. "

La ventilation, un atout dans la maîtrise du confort d'été

Autre enseignement issu de l'expérimentation, la faible consommation énergétique ne peut être obtenue qu’avec le concours de tous les acteurs du bâtiment, " à toutes les étapes, lors de la conception et de la réalisation, mais aussi tout au long de l’utilisation et de l’exploitation des équipements. " Le Cerema met d'ailleurs en évidence la ventilation, " clé pour le confort thermique d’été " dont la maitrise de l’utilisation des locaux et selon la saison doit être prise en compte dès la conception selon les experts.

Le Cerema note également que les nouvelles marges de progrès dans la réduction des consommations sont sur les postes de consommation électrique, sauf  qu'ils ne sont pas actuellement soumis à la réglementation thermique. " Ils vont l'être un peu avec la RE2020 " soulignent les experts.

Enfin, et c'est le nerf de la guerre, selon le Cerema, la réflexion en coût global doit " devenir la norme car elle permet de justifier l’investissement, voire le surinvestissement pour une meilleure performance, par le gain en consommation, et émission, sur la longue période qui suit. "