Une quarantaine de scientifiques du monde entier ont appelé à de nouvelles normes de la ventilation des bâtiments pour lutter contre certains agents pathogènes comme le Covid-19.

" Un changement de paradigme pour combattre les infections respiratoires dans les bâtiments ". Voici le titre d'une tribune qu'ont signé quarante scientifiques du monde entier vendredi 14 mai dans la renommée revue Science (en anglais). Les experts s'indignent de l'absence de normes sanitaires sur l'air que l'on respire à l'intérieur en comparaison des nombreuses règles sur l'eau. « Au XXIe siècle, nous devons établir des fondations pour nous assurer que l’air dans nos bâtiments est propre […] comme nous l’attendons de l’eau qui sort de notre robinet », ont-ils écrit.

Selon les scientifiques, « durant des décennies, les architectes et ingénieurs se sont concentrés sur le confort thermique, le contrôle des odeurs […], la dépense énergétique, et d’autres problèmes de performance, quand la prévention des infections a été négligée » alors que l’inhalation de fines particules en suspension contenant des virus est « potentiellement le mode de transmission dominant de nombreuses infections respiratoires ».

Filtration de l'air encouragée et certificat de ventilation distribué

Pour améliorer cette qualité de l'air intérieur, les experts plébiscitent la filtration de l’air " en incorporant des filtres dans le système de chauffage, de ventilation, et de climatisation, ou par des purificateurs d’air portatifs " et citent également la désinfection par des systèmes ultraviolets. Les scientifiques veulent aller plus loin en distribuant des " certificats de ventilation " pour encourager les bonnes pratiques. Ils attendent également une transparence et une régularité dans la transmission d'informations sur la qualité de l'air intérieur, afin d'éveiller le grand public à cette problématique.

Si les scientifiques s'accordent à dire que ces normes, qui devront varier en fonction du rôle du bâtiment, auront un coût supplémentaire à la construction, selon eux, il est à comparer à celui que peuvent représenter les épidémies et devrait faire augmenter les coûts de construction d'un bâtiment standard de 1 %. Un argument qui pourrait résonner en France alors que la réglementation sur la ventilation dans les bâtiments date de 1982 et connaît beaucoup de malfaçons.