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Selon le baromètre de l’observatoire annuel, Observ’ER, la France n’aurait pas atteint les objectifs qu’elle s’était fixés pour le déploiement des énergies renouvelables électriques sur la période 2019-2023.

 
 

Observ'ER souligne une nette progression pour le solaire depuis 2 ans. Il pourrait rejoindre les filières les ayant atteints par le passé comme le biogaz qui traverse pourtant des difficultés avec la filière de la cogénération quasiment à l’arrêt. Toutefois, l’objectif de 40 % de la part renouvelable dans la consommation électrique du pays à fin 2030 reste à ce stade hors d’atteinte. « On a trois ans de retard sur les objectifs » explique Richard Chamaret, président de Territoire d’énergie Mayenne dans le rapport. 

Le photovoltaïque s’impose

Depuis 2021, une tendance à l’accélération des installations des nouvelles capacités photovoltaïques est constatée. Depuis deux ans, une très forte croissance des installations de petite puissance (jusqu’à 9 kW) notamment grâce aux solutions solaires en autoconsommation. Au 2e trimestre  2023, 182 MW ont été raccordés contre 117 MW le trimestre précédent. Les installations de grandes toitures de 100 à 250 kW sont également très dynamiques.

« La Loi Aper a pu jouer un rôle psychologique en envoyant un signal politique clair en faveur des énergies renouvelables et elle aura un impact favorable sur le rythme des installations » souligne Antoine Huard, président de France territoire solaire au sein de l'étude. Le texte porte l’obligation de solariser au moins la moitié de la surface des parkings extérieurs existants d’au moins 1 500 m2. Selon leur superficie, les nouveaux parkings extérieurs devront s’équiper d’installations photovoltaïques à l’horizon 2026.

L’objectif fixé pour la fin 2028 est une production électrique entre 35.1 GW et 44 GW.

Des résultats décevants pour le biogaz

Pour le biogaz, la production d’électricité a été relativement basse sur les trois premiers trimestres 2023, elle s’est élevée à 1.6 TWh soit 15 % de moins qu’en 2022 sur la même période. La filière de la production électrique bénéficie cependant de multiples soutiens. Elle a par exemple d’un tarif d’achat garanti sur 20 ans pour les installations inférieurs à 500 kW. L’Ademe soutient également la filière via des aides à l’investissement et la réalisation d’études. En 2023, l’aide forfaitaire de l’Ademe pour le biométhane en injection a été fixée à 45 €/ MWh dans une limite de 700 k€ par projet.

L’objectif 2028 est fixé entre 340-410 MW.

La géothermie avance à son rythme malgré les obstacles

Alors que l’ensemble des permis exclusifs de recherche aurait dû mener le parc de géothermie électrogène français à progresser d’environ 60 MWe d’ici 2028, des incidents survenus sur le site de Vendenheim en décembre 2020 sont venus porter un coup d’arrêt à ce programme. Hormis cela, la filière a été confrontée à l’obstacle de l’officialisation de l’arrêt du soutien à la filière avec l’abrogation du tarif d’achat en 2020 pour les nouveaux sites français. Fin 2023, la puissance installée s’élevait à 17,2 MW.

« Chaque projet avance à son rythme. Les permis de recherches en métropole et dans les Drom poursuivent leur développement. Les plus avancés sont dans la région de l’Alsace et dans le Massif central. Ils devraient commencer leur production électrique après 2025 » souligne Jean-Jacques Graff, président de l’AFPG dans l'étude. 

L’objectif fixé d’ici 2028 s’élève à 24.8 MW pour la métropole.

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