L’Alliance Froid Climatisation Environnement s’est emparée des propositions de la Commission européenne pour la future F-Gas et livre son analyse. Elle sera au cœur de son prochain colloque le 29 septembre.

L'AFCE décrypte le projet de la F-Gas et (se) donne des outils

Pour nous autres Français, lire un texte dans notre langue maternelle aide parfois à sa compréhension. Avec les écrits de la Commission européenne, il n’en est pas toujours ainsi. Alors que l’on avait découvert ses propositions en anglais, nous disposons désormais d’une version dans la langue de Molière, qui apporte aussi son lot de questions... C’est l’un des constats de l’AFCE qui s’est attelé à une étude poussée de ces textes depuis leur parution qu’elle a exposée lors d’un point presse le 4 mai. Au-delà des problèmes de traduction sur des termes techniques auxquels Bruxelles devra répondre, L’AFCE s’inquiète surtout fortement de certaines propositions tout en approuvant d’autres. Parmi ces dernières, il faut noter l’intégration des HFO au nouveau texte ou encore les exigences de formation et de certification étendues à l’ensemble des fluides frigorigènes. Parmi les éléments positifs, on pourrait encore inclure l’extension des contrôles d’étanchéité aux HFO si certains points à ce sujet ne restaient pas en suspens comme leur fréquence ou encore le cas des blends…

Un phase down aux allures de phase out

Mais c’est surtout le nouveau calendrier et les nouvelles exigences du Phase down qui inquiètent l’AFCE qui apparente cela quasiment à un phase out. Et d’annoncer que cette nouvelle donne équivaut à des GWP moyens d’environ 500 en 2024, 200 en 2027 et 100 en 2030. Or selon l’association, « le calendrier actuel déjà très contraignant du Phase‐down donne à l’industrie et à l’ensemble des acteurs, juste le temps nécessaire à la mise en œuvre opérationnelle des solutions les plus sûres, écoénergétiques, rentables et respectueuses de l’environnement, pour chaque application. » La crainte est d’autant plus forte que ces nouvelles restrictions pourraient notamment brider les solutions pour les applications résidentielles (PAC inférieur à 12 kW) pourtant en pleine expansion à l’heure où les pompes à chaleur s’inscrivent comme un outil nécessaire à la décarbonation des pays européens. Dans le même esprit, les projections laissent entrevoir que les quantités de fluides disponibles sur le marché européen serviront tout juste à assurer la maintenance et la mise en service des équipements de réfrigération. En outre, l’AFCE souligne que les mesures envisagées ne tiennent même pas compte du tout nouveau plan RePowerEurope sans parler de la révision Reach qui pourrait de son côté fortement impacter aussi les fluides HFO dans l’avenir.

Des outils d’informations

Dans ce contexte, l’AFCE qui met en avant l'efficacité énergétique des sysytèmes au-delà du seul GWP des fluides, travaille avec d’autres associations européennes (EPEE, ASERCOM, EHPA) pour faire entendre leur voix et va répondre à la consultation publique européenne tout en continuant d’informer la filière et les politiques. De fait, pour échanger, entre autres, avec les pouvoirs publics français, elle se dote d’un nouveau « Rapport d’inventaire des fluides frigorigènes ». Réalisé avec Citepa et plus complet encore que le dernier rapport de 2016, il sera rendu public d’ici un mois.

À l’attention de tous, l’AFCE publie des fiches pratiques de mise en œuvre des fluides frigorigènes inflammables dans la continuité de l’étude qui avait été menée avec l’Ademe. Aux 8 fiches actuelles qui abordent déjà les refroidisseurs de liquide ou les unités de condensation chargés en fluides A2L ou A3, viendront s’en ajouter d’autres. Et dans le même temps des sessions d’information sur la réglementation sont réalisées dans des établissements de formation. De tout cela, il sera question lors du colloque annuel qui se tiendra le 29 septembre à Paris.

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