
"Léger mieux dans le neuf, même s'il partait de très bas". Après des mois de chute vertigineuse, la construction neuve reprend du poil de la bête : "en glissement annuel sur les quatre premiers mois de 2025, les mises en chantier progressent de près de 8 %, surtout grâce au collectif alimenté par les effets du plan de relance Action Logement - CDC Habitat, mais l’individuel se redresse également. De plus, les permis s’envolent de 12 %. Cette dynamique s’explique assez clairement par les impacts combinés de l’amélioration des conditions de crédit et du PTZ ré-élargi", a expliqué le président de la FFB Olivier Salleron en conférence de presse. Néanmoins, l'inquiétude persiste pour l'année prochaine en raison de la difficile émergence de projets en amont de la filière, particulièrement dans le collectif.
Plus problématique encore : la baisse d'1,2 % de l'amélioration-entretien et de 0,6 M de la rénovation énergétique en volume sur un an au premier trimestre 2025, dû essentiellement au blocage de MaPrimeRénov' du début de l'année. Les dernières annonces la concernant couplées à la réforme des CEE pourraient enfoncer encore un peu plus le clou.
Les entreprises font le dos rond
Pour les entreprises évidemment, la situation reste compliquée. Soulignons tout de même un point positif : "la forte hausse des défaillances constatée en 2024, avec +22,5 % en nombre d’entreprises concernées, cède la place à une petite baisse de 0,7 % en glissement annuel sur les cinq premiers mois de 2025". Mais l'emploi, lui, "poursuit son repli. Selon les données officielles, il abandonne 2,4 % par rapport au premier trimestre 2024, avec 33 000 postes perdus dont 25 000 salariés. De plus, à l’horizon de l’été, les chefs d’entreprise se montrent de moins en moins optimistes sur les perspectives d’emploi salarié".
Pour sortir de la crise, la FFB rappelle, comme à chaque fois, les mesures qui, pour elle, pourraient inverser la tendance avec avant toute chose une réouverture de MaPrime Rénov' pour les travaux d'ampleur dès la mi-septembre comme annoncée par le gouvernement. La loi de finance devra également prendre en compte la préservation de son budget à 2,3 milliards d'euros auxquels s’ajouteront des CEE majorés pour accompagner l’accélération des rénovations d’ampleur. L'organisme demande également le maintien du PTZ neuf réélargi à tout le territoire et à tous les types de bien, d’autant qu’il est aujourd’hui prévu jusqu’à fin 2027 et la mise en place du statut du bailleur privé. "En complément, nous souhaitons un renforcement de la lutte contre la fraude, ce qui passe notamment par la mise en œuvre de l’abaissement à 25 000 € de CA de la franchise de TVA pour les micro-entrepreneurs du bâtiment. Par ailleurs, nous poussons pour que le travail de simplification raisonnée aille à son terme. À cet égard, nous attendons avec impatience la remise du rapport Rivaton sur les marches 2028 et 2031 de la RE2020. Nous souhaitons également que les principales préconisations de la proposition de loi Trace soient retenues pour simplifier sans dénaturer le ZAN. Et nous ne cessons de porter une réforme complète de la REP, dispositif qui ne satisfait personne aujourd’hui", a ajouté Olivier Salleron.
Les chiffres 2024
Cette conférence de presse a également été l'occasion de présenter les chiffres du secteur pour l'année 2024 :
