En quoi consiste l'arrêté publié au Journal officiel le 17 juillet étendant le dispositif du coup de pouce chauffage aux vieux radiateurs (à lire ici) ?
Il faut déjà identifier les équipements concernés par cet arrêté. Le texte porte sur les émetteurs électriques, à régulation électromécanique et à sortie d’air, identifiables à leur interrupteur sur le côté et la régulation qui s'opère par une molette, dont les premiers ont été installés dans les années 1970, jusqu'en 1997, ou munis de la plaque signalétique d’origine porteuse du marquage CE et de la mention « NF Electricité performance » catégorie A, B ou 1*.
La dépose de chacun de ces appareils donne droit à une aide de 100 € pour les foyers à revenus modestes et très modestes identifiés par l'Anah, et de 50 € pour les autres ménages. Les installateurs vont devoir apporter la preuve que ces appareils déposés correspondent bien aux conditions de l'arrêté, en apportant la preuve par facture. Il suffit de se référer à la fiche d'application BAR-TH-158.
Pourquoi craignez-vous que certains profitent de la situation ?
Il ne s’agit pas de profiter de la situation mais le système mis en place peut parfois être complexe. Il faut s’assurer que les consommateurs se rapprochent des obligés (de type EDF, Engie, …) qui mettront en place des programmes spécifiques afin de s’assurer qu’ils rentrent bien dans les conditions d'éligibilité. Nous l’avons vu sur d’autres sujets, en matière d’isolation et de PAC à 1 € notamment, où aujourd’hui les services de l'Etat s'arrachent les cheveux parce que les dossiers sont incomplets, ou ne correspondent pas exactement aux conditions d'éligibilité.
Comment avez-vous perçu cette officialisation de la chasse aux "grille-pains" ?
Nous l'attendions ! Compte-tenu du poids des logements chauffés au radiateur électrique en France, il était logique de faire bouger les choses au travers de la promotion et de la redynamisation du marché avec des actions liées aux énergies renouvelables. Tout ceci est très censé étant donné les directives de la COP21. D'autant qu'aujourd'hui, il est difficile de changer un radiateur électrique par un autre système de chauffage, comme une pompe à chaleur air/eau, qui oblige à créer un circuit hydraulique dans le logement, et donc fait grimper les prix de l'installation. À l'image du renouvellement du parc automobile, on ne peut que se réjouir d'un rajeunissement du chauffage électrique en France.
Quelles conséquences sont à envisager suite à cet arrêté ?
L'idée première est bien de réduire les consommations énergétiques des logements par le chauffage. Cela fait près de huit ans que le Gifam oeuvre auprès du gouvernement sur la mise en place d'un renouvellement du chauffage électrique en France. Pour vous donner quelques chiffres, plus de 11,5 M de foyers sont chauffés au radiateur électrique, soit 70 millions de radiateurs, dont 60 % sont potentiellement éligibles à ce coup de pouce chauffage, encore faut-il que les particuliers fassent la démarche.