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Le Qatar n'en finit plus de surprendre dans sa démesure face au changement climatique. Alors que le pays a été vivement critiqué lors des mondiaux d'athlétisme début octobre pour avoir climatisé ses stades à l'aide de gigantesques chillers d'une puissance totale de 183,5 MW, les autorités qataries ont décidé de rafraîchir également les trottoirs et les centres commerciaux en plein air. Concrètement, des climatiseurs géants ont été cachés derrière d’élégantes arabesques et certaines terrasses se retrouvent entourées de ventilateurs propulsant air frais et brume pour permettre aux piétons de profiter de l’extérieur.

La première raison est, elle aussi, liée à un événement sportif, la Coupe du Monde de football de 2022, organisée au Qatar. Selon Yousef al-Horr, fondateur de l'Organisation pour la recherche et le développement du Golfe, interrogé par le Washington Post, il y a un risque très élevé que les spectateurs enchaînent les malaises, voire décèdent, sur les trajets entre leur hôtel et le stade, la température ambiante pouvant dépasser 46 °C. « Si vous éteignez les climatiseurs, ce sera insupportable. » a déclaré le scientifique. D'autant que la chaleur pourrait nuire à l'intérêt économique d'un événement comme celui-ci.

La deuxième raison de ce choix ubuesque s'explique par l'humidité du Golfe persique. Le corps humain se refroidit lorsque sa sueur s'évapore. Mais lorsque l'humidité est très élevée, l'évaporation ralentit ou s'arrête. « S'il fait chaud et humide et que l'humidité relative est proche de 100 %, vous pouvez mourir de la chaleur que vous produisez », a expliqué au journal américain Jos Lelieveld, chimiste de l'atmosphère à l'Institut Max Planck de chimie en Allemagne, expert du Moyen-Orient. climat. Résultat, pour ne pas mourir de chaud, les Qataris sont obligés de climatiser l'extérieur. Mais à force de faire tourner l'air conditionné jusque dans les rues, la température ambiante pourrait encore grimper, alors que la hausse due au réchauffement climatique est estimée à 5 °C dans cette région du monde. Un cercle vicieux duquel le Qatar ne semble pas près de sortir.