Génie Climatique Magazine
Si les marchés du plancher chauffant, du multichouche et du PER affichent de belles croissances en 2021, le syndicat Cochebat s'inquiète des conséquences du conflit entre la Russie et l'Europe.

Guerre en Ukraine : peur sur l'hydrodistribution

L'année passée aura subi peu d'effets secondaires de la crise sanitaire sur le marché des composants et systèmes intégrés de chauffage, rafraîchissement et sanitaire. Selon les chiffres 2021 des adhérents au syndicat Cochebat, qui rassemble les acteurs majeurs du domaine, le secteur du multicouche a connu une augmentation moyenne de 20 % des parts du marché. " La demande a particulièrement augmenté pour les tubes de diamètre supérieur à 32, avec une croissance en volume de 49 % " détaille Cochebat avant d'expliquer " cela traduit un développement important de l’utilisation du multicouche en colonne montante en résidentiel collectif, qui vient supplanter les techniques traditionnelles. " La dynamique du marché est notamment portée par les gammes de pré-gainé (+37,9 %) et de pré-isolés (+49 %). Le PER, qui occupe 69 % du marché des matériaux de synthèse, reprend quant à lui des couleurs après une baisse en 2020 avec une croissance de 17,3 %.

Plancher chauffant et PER de nouveau en hausse

Le marché du plancher chauffant rafraîchissant basse température retrouve lui aussi sa dynamique d'avant Covid. 2021 a permis l’installation de 5,2 millions de mètres carrés de systèmes de planchers chauffants rafraîchissants basse température, soit une hausse de 26,9 %. Dans le détail, l’installation de dalles connaît une hausse de 15,6 %, de régulation, + 22 % et de collecteurs, + 26,9 %. Selon Cochebat, en moyenne, plus d’une maison neuve sur deux est équipée d’un plancher chauffant accélérateurs pour le plancher chauffant rafraîchissant basse température » explique Rémi Bertsch, président de la commission communication au sein du syndicat. « Mais c’est aussi parce qu’il permet de gagner de l’espace dans un contexte où les logements ont perdu en moyenne 7 % de surface habitable tout en représentant une excellente manière de réaliser des économies d'énergie. "

Une révision des modes contractuels soutenue par l'État

Si tous les voyants semblent au vert pour les indusrtiels du secteur, le syndicat Cohebat émet tout de même des inquiétudes quant à l'avenir. « Les marchés du neuf et de la rénovation se sont particulièrement bien tenus, constate Florent Kieffer, président de Cochebat. Au-delà des bons chiffres du marché et d’un impact faible sur nos activités de la crise Covid, 2021 a tout de même été marquée par une forte inflation des matières premières et d’importantes tensions sur les approvisionnements. Autant de révisions tarifaires, c’est du jamais vu et le modèle économique de notre filière n’est guère adapté à de telles variations. Chacun des acteurs : industriels et intégrateurs, distributeurs, artisans ont géré au mieux une situation que l’on peut qualifier d’inédite par sa durée et son intensité. » Et le syndicat s'inquiète de la hausse des prix des matériaux, liée désormais non plus à un déséquilibre entre offre et demande mais bien à la guerre en Ukraine. " Les industriels que nous représentons ne cherchent pas à s’enrichir avec la hausse des prix, c’est une répercussion que l’on ne peut pas éviter, insiste Florent Kieffer. La guerre en Ukraine désorganise les équilibres géopolitiques et modifie les sources possibles en énergie. Les hydrocarbures, les matériaux de synthèse et la pétrochimie dans son ensemble subissent directement les conséquences de ce conflit, avec des revalorisations tarifaires majeures. " Cochebat attend maintenant une action forte des pouvoirs publics pour proposer des formules de révisions de prix contractuelles, au risque de compliquer les chantiers sur le marché public.