
L'Afpac prédit 9 maisons sur 10 équipées d'une PAC en 2050
Dans moins de trente ans, quasiment tous les logements individuels seront chauffés par une pompe à chaleur, qu'elle soit air / eau, air / air, géothermique ou hybride. C'est en tout cas la vision que défend l'Afpac. Sollicitée par les pouvoirs publics pour élaborer la future stratégie française de l'énergie et du climat (SFEC), la filière de la pompe à chaleur a réalisé une simulation de l'évolution du marché à horizon 2050 en tenant compte de plusieurs hypothèses : un million de logements rénovés d'ici 2030, 378 000 logements neufs ou encore l'interdiction de louer des logements classés G dès 2025 et celle d'installer une chaudière fioul ou gaz dans le neuf, voire même en rénovation pour le fioul, ne tenant donc pas compte des chaudières compatibles au biofioul jusqu'alors encore autorisées selon décret. Si l'on regrette également que l'Afpac n'ait pas tenu compte de la révision de la F-Gas à venir, avec notamment la proposition de l'Europe d'interdire tout fluide au GWP supérieur ou égal à 150 d'ici 2027 dans les splits systems de moins de 12 kW, l'association assure que son outil prospectif se veut évolutif en fonction des futures réglementations, et doit surtout servir à communiquer auprès des pouvoirs publics quant à l'avenir possible de la filière.
1 maison sur 2 chauffée par une PAC air / eau en 2050
De ces hypothèses donc, déjà liées à une incitation gouvernementale forte pour la thermodynamique, l'Afpac est arrivée au résultat qu'en 2050, on pourra compter 90 % des maisons individuelles neuves équipées d'une PAC. Dans le détail, 35 % seront chauffées par une PAC air / air, 50 % par une PAC air / eau et 5 % par une PAC eau / eau. En rénovation également, la pompe à chaleur aura le monopole du chauffage selon la filière, avec 91 % des maisons individuelles rénovées équipées de la technologie, entre 50 % de PAC air / eau, 40 % de PAC air / air et 1 % de PAC eau / eau. En cumulant neuf et rénovation, l'Afpac arrive donc à une vente annuelle de 1, 450 millions de pompes à chaleur en 2050, de quoi donner le sourire à la filière.
3 chaufferies collectives neuves sur 4 équipées de thermodynamique
Dans le logement collectif, la vision prospective est légèrement moins optimiste. La filière PAC prédit tout de même que trois quarts des logements collectifs centralisés neufs seront chauffés par la thermodynamique en 2050, bénéficiant d'une très forte impulsion de la RE2020, dont les contraintes des seuils carbone doivent évoluer en 2025, mettant de côté le chauffage exclusif au gaz dans le collectif. L'Afpac estime alors à 26 000 le nombre de chaufferies équipées de système thermodynamique en 2050. La filière prédit d'ailleurs que la majorité des solutions seront sur boucle à eau. En revanche, en rénovation, selon Arnaud Kautzmann, secrétaire de l'Afpac, " la croissance sera plus lente du fait des contraintes d’intégration. Les solutions de chaufferies hybrides seront une solution dans un certain nombre de configurations. " La filière prédit donc 60 % du parc du logement collectif centralisé rénové équipé de PAC en 2050, divisé entre 40 % de PAC air / eau, 15 % de PAC air / air et 5 % de PAC eau / eau.
1 appartement rénové sur 4 chauffé par une PAC air / air
Toujours dans le collectif, mais pour les appartements chauffés individuellement, l'Afpac mise sur le développement de solutions mixtes dans le neuf pour respecter l'évolution des seuils carbone de la RE2020, non pas dès 2025, mais à partir de 2027, comprenant l'inertie du marché et des projets déjà concrétisés à date. L'association prédit donc que 40% des logements collectifs neufs seront chauffés par des solutions PAC individuelles en 2050, avec une montée progressive en parts de marché des PAC air / air, occupant 50 % des appartements chauffés individuellement, notamment pour répondre aux problématiques de confort d'été. En rénovation, selon l'Afpac toujours, la thermodynamique représentera 1 logement collectif chauffé individuellement sur 2, divisé à part égale entre la PAC air / air et la PAC air / eau. " La vision ambitieuse de prise de parts de marché des PAC air / eau s’appuiera sur une innovation produit importante et peut-être en hybridation à travers l'émergence du biogaz " concède François Deroche, président de l'Afpac.
Le tertiaire ne sera pas en reste. L'Afpac estime à 350 000 PAC vendues par an d'ici 2050, avec une accélération de l'installation de PAC air / eau dans les bureaux et bâtiments d'enseignement, remplaçant les chaufferies gaz jusqu'à maintenant installées pour ce type de bâtiments. Les PAC air / air devraient dès 2040, d'après l'Afpac, remplacer également le parc effet Joule actuel, qui constitue 23 % des solutions de chauffage dans le tertiaire. La filière prédit aussi un impact fort du décret tertiaire en faveur du marché de la PAC en rénovation, la thermodynamique occupant 50 % des bâtiments tertiaires rénovés en 2050.
Reste à savoir comment atteindre ces objectifs, et avec quelles forces. La question du recrutement est une fois de plus évoquée par l'Afpac. " Nous avons besoin de 41 000 emplois nouveaux d'ici 2030 dans la filière. Cela passera par des nouveaux profils mais également des transferts de compétences du gaz vers la thermodynamique. L'enjeu sera pour nous d'accompagner au mieux cette transition " a conclu François Deroche.
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