Lors de sa conférence de fin d'année, le président de la FFB Olivier Salleron s'est montré inquiet quant à la conjoncture du Bâtiment pour l'an prochain.

« 2022 ressort comme une bonne année en termes d’activité pour le bâtiment », a indiqué Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment, lors de son point de fin d’année sur la conjoncture du bâtiment ce mardi matin. Une bonne nouvelle – d’autant que ce n’était pas gagné d’avance, entre la ténacité du Covid-19 et le déclenchement de la guerre en Ukraine en février dernier – mais qui ne doit pas cacher une réalité en demi-teinte.

Si la hausse de 3,1 % des permis de construire dans le logement neuf est à noter, on constate dans le détail qu’elle est portée par le collectif (+11,7 %) alors que l’individuel connaît un fort recul (- 7,1 %). La FFB attend par ailleurs une baisse de 1,9 % des logements commencés en 2022, « due à un second trimestre rattrapé par la dégradation de la situation générale, alors que les six premiers mois avaient été portés par la dynamique de 2021 et les anticipations de l’entrée en vigueur de la RE2020 ».

De même, la hausse de 2,1 % du chiffre d’affaires de l’amélioration-entretien ne doit pas faire oublier que la FFB en espérait beaucoup plus. « Le contexte général, mais surtout la crise du marché des CEE et la fin prématurée du crédit d’impôt en faveur de la rénovation énergétique des locaux des TPE-PME sont venus contrebalancer l’essor de MaPrimeRénov’ et les effets du plan de relance en termes de rénovation des bâtiments d’État », a précisé Olivier Salleron.

2023 s’annonce donc compliquée, d’autant plus si on y ajoute une crise de l’énergie qui entraîne une inflation persistante, la hausse des taux d’intérêt et un environnement institutionnel peu favorable au logement neuf.

Attendant du gouvernement qu’il prenne les mesures adéquates pour aider le secteur et participer à débloquer la situation, la FFB a fait part de plusieurs suggestions, comme l’assouplissement des obligations du HCSF ( Haut conseil à la stabilité financière ), la révision de calcul des taux d’usure, un crédit d’impôt sur les annuités d’emprunt afin d’absorber une partie des surcoûts liés à la RE 2020, le maintien du dispositif « Pinel » sous sa forme actuelle ou encore la majoration des aides pour la rénovation énergétique.

« La situation financière des entreprises risque de rester un sujet d’inquiétude, avec des trésoreries qui continueraient de se fragiliser et, par voie de conséquence, des défaillances plus nombreuses, a conclu Olivier Salleron. […] La grande question pour 2023 réside ainsi dans le fait de savoir jusqu’où les entreprises pourront répercuter ces hausses de coûts dans leurs prix alors que les donneurs d’ordres subiront une diminution de leur revenu réel. »