Selon une nouvelle étude Oxera commandée par l'EFCTC, l'écart constaté entre le volume des exportations chinoises, les importations enregistrées par Eurostat et l’augmentation substantielle des importations de HFC dans les pays limitrophes à l'Europe est de 15 millions de tonnes CO.

Le commerce illégal de HFC en Europe pourrait être bien plus important qu'estimé auparavant. En témoigne la récente enquête Oxera réalisée pour l'EFCTC (comité technique européen pour le fluocarbone). Selon les analyses effectuées en comparant les exportations de Chine, les chiffres Eurostat, et les données Comtrade de l'ONU sur le commerce de marchandises, le volume de réfrigérants HFC importés illégalement sur le marché européen en 2018 pourrait atteindre 34 millions de t. éq. CO2, soit un tiers du quota légal de 2018.

Deux flux de marché illégal

Ce marché illégal est divisé sur plusieurs canaux, le flux direct de la Chine vers l'Europe, et un flux indirect, de la Chine vers les pays limitrophes à l'Europe. Pour le premier flux, les données d’Oxera ont révélé un écart de 19 millions de t. éq. CO2 en 2018, entre les exportations déclarées de la Chine vers l’UE, et les données d’importations chinoises en Europe. Selon l'EFCTC, cette différence pourrait s’expliquer par un commerce illégal florissant de HFC, et correspondre à la réduction des quotas de HFC autorisés imposée en 2018.

En revanche, et c'est un peu la nouveauté, Oxera a identifié une hausse de 40 % des exportations chinoises de HFC vers les pays voisins de l’UE entre 2016 et 2018, avec un pic en 2018, à l’époque de la réduction des quotas. Un excédent de 15 millions t. éq. CO2 d’exportations chinoises a été constaté, exportations inexpliquées par rapport à la dynamique du marché selon une analyse de l'EFCTC.

Plus de contrôles aux frontières

L’EFCTC appelle les autorités à plus de coordination pour lutter contre ce fléeau, notamment une application plus stricte au niveau des États membres, un durcissement des contrôles à la frontière, et une coopération et instauration d’une infrastructure commune afin de mieux suivre et tracer les importations de HFC et sensibilisation accrue au problème sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.